Résumé
Sapristi ! Avant de faire des recherches pour écrire ce préambule, j'étais bien loin de me douter que le texte de la célèbre chanson des Trois petits chats n'était ni plus ni moins qu'une concaténation. J'en suis tout autant épaté que l'était Monsieur Jourdain, le bourgeois gentilhomme de la non moins célèbre comédie de Molière, quand il apprend de son maître de philosophie qu'en donnant ses ordres à sa servante, il fait de la prose sans le savoir.
Car, voyez-vous ' n'est ce pas admirable ? ' la concaténation est une suite d'anadiploses, l'anadiplose consistant à répéter le dernier mot d'une proposition au début de la proposition suivante. Mais cette proposition peut être un mot seul (comme dans la chanson) dont la syllabe finale est la première du mot suivant. On appelle cela un dorica castra. Ah, le beau terme savant que voilà ! Attendez, ce n'est pas fini ! Dans le cas où cette dernière syllabe ramène au premier mot de la suite, cette figure stylistique se nomme l'épanadiplose. Encore un mot singulier et tellement érudit ! Qui donc aurait cru que cette chanson enfantine nous rende si savant ? « Ah ! la belle chose que de savoir quelque chose ! » pourrait-on s'exclamer comme Monsieur Jourdain, toujours lui.
Mais, rassurez-vous, il n'est nul besoin d'être savant pour goûter le comique de ce procédé et du télescopage des mots se suivant sans aucune logique à part un vague apparentement phonétique. Alors, chantez et amusez-vous sans retenue avec Laurinette et Mirabelle !