Refais-le me le !

J’étais prisonnier depuis trois jours. Prisonnier d’un corps qui me ressemblait, certes,… mais dont j’étais incapable de faire sortir le moindre son, la moindre parole.

Ou plutôt si, il parlait, mais il ne disait pas ce que je voulais qu’il dise. Le parfait abruti de service, incapable d’aligner quelques mots cohérents que quelqu’un puisse comprendre.

Ou, a minima, quelques mots prononcés qui fassent que l’on s’intéresse à mon sort.

J’étais dans son corps, dans sa tête. J’entendais, je comprenais. Mais je ne pouvais l’astreindre à prononcer une phrase qui n’émanait que de moi. Ce qui sortait de sa bouche ne venait que de lui.