Résumé
Croyez-moi sur parole: je le connais très bien, mon père jean-louis! De plus, authentiquement paysan que lui, vous n'en trouverez pas. Il est allé à l'école juqu'à onze ans. L'hiver seulement, cela va sans dire!... Il a connu tous les malheurs, tous les chagrins, toutes les vacheries qu'un homme peut connaître. De l'aventure il est sorti vainqueur, l'oeil gouailleur, le rire roboratif, la poignée de main thermofraternelle.
Il vit solitaire, mais accueillant, dans la vieille petite ferme toute biscornue qu'il a réussi à acheter en turbinant comme un sauvage. Et là, sur le coin d'une table de cuisine envahie de paperasse jaunies, de vaisselle à torcher et de patates à éplucher, il vient de terminer l'un des meilleurs livres écrits sur la grande guerre. Personne n'a parlé comme ce bidasse de soixante-dix-sept ans de la tragédie du Fort-de-vaux. s'il m'avait écouté, je lui aurais déniché un éditeur. mais il appartient à cette race qui "ne veut rien devoir à personne". Il a donc fait imprimer son bouquin. Dont il est le seul éditeur.
Jean-Louis TALMARD, cultivateur, La Chapelle-sous-Brancion, 71
article écrit sur le Canard enchaîné par Roger Semet.
Le voici maintenant en numérique.