Mon Ulysse

Je mords, je mange à la table du bonheur, et me goinfre de ses adages. Pardonnez cette moribonde traversée. Me voilà de retour. Les lumières sont natures, puissantes. La chaleur du feu de vie me rend ma hargne pacifiste. Donnons une chance à la mémoire et ne transigeons pas avec la douleur. La violente poussée de la vie m'offre mes instants de renoncements en plat de résistance. Je les dévorerai, m'en débarrasserai, mais en conserverai le goût en mémoire, pour ne jamais oublier leur saveur amère, acre et putride de lait caillé. Jeter dans chaque pas de ma randonnée de vie la puissance de votre présence. La divination de vos caresses, de vos pardons, de vos vigilantes réprimandes et revenir gagnant. En descendant de mon abri j'observerai vos vies et me servirai en courage pour ne plus sentir la faim. De mes drames, de mes peurs rien ne doit subsister. Tout peut être brulé. Renaitre en un instant, et se donner la vie plus que la mort. Ma descente en rappel se termine et je veux en être grandi.
Merci de toutes vos existences, de vos persistances. Merci d'être là.