Résumé
Dans ma fonction de psychologue clinicien au sein de l'association SOS-PSY, je rencontre au quotidien des adolescents qui se plaignent d'être « mis au ban de la société », d'être « bâillonnés ». Beaucoup d'entre eux participent à des mouvements « extrémistes » dont certains ont même été infiltrés par des partisans du djihad.
Au cours de mes interventions, j'ai pu m'apercevoir que ces groupements attribuaient leurs activités, de la consommation de substances illicites jusqu'au militantisme violent, à « l'impossibilité de se faire entendre » ou à « l'indifférence générale dont ils faisaient l'objet ».
Se trouvant dans l'impossibilité de vivre une sexualité satisfaisante, certains de mes patients souffrent en permanence d'un besoin inassouvi.
Et, n'étant pas à l'abri de l'ascendant d'activistes de tous bords, ils sont à la merci des influences les plus obscures, et exposés à des idéologies douteuses, y compris à la tentation terroriste.
En menant mon investigation auprès des occupants d'un squat montpelliérain, j'ai repéré le cheminement des déplacements successifs de la libido, ainsi que les rapports entre désir, interdit social et « frustration », puis entre le défaut d'accomplissement génital et la démarche militante, pour parvenir à une certaine compréhension des processus psychiques conduisant à l'engagement violent.