Les chercheurs du Graal T2 Les Vénètes

Impossible pour moi de séparer les deux tomes. Je dois faire un aveu, la phrase que j'ai préférée est la dernière du tome 2 : " En route pour de nouvelles aventures, conclut Joyeux." Pourquoi ? C'est évident, parce que l'auteur nous promet que l'histoire n'est pas finie ; après ces deux tomes on en redemande. Tout y est : le dynamisme, le merveilleux, des dialogues, de grands moments d'Histoire, des personnages qu'on pourrait qualifier d'archétypes et qui pourtant n'ont de mythe que leur nom et leurs principaux attributs. Car François Auberoche est resté fidèle à l'image que nous avons d'eux depuis notre enfance, mais il leur a insufflé une vie nouvelle, les rapproche de nous, leur donne des émotions et des aventures pareilles aux nôtres. Les filles se changent en requins mais se font épiler le maillot. Les chevaliers pourfendent, mais l'hydromel est concurrencé par le thé.
Et le Graal dans tout ça ?
Reprenons depuis le début : dans la forêt de Brocéliande Galaad rencontre Blanche-Neige avec ses sept nains. Vous saurez comment celle-ci ne sera pas empoisonnée par la méchante reine, comment tous s'en vont partir de compagnie vers la Palestine en quête du Saint-Graal. Mais de quelle manière ! Moments sérieux ou loufoques, jeux de mots, érudition, aventures palpitantes et burlesques, le style vous entraîne d'une surprise à l'autre au grand galop. A la fin du tome I les chercheurs du Graal, devenus une vraie petite troupe -- n'en disons pas plus ! -- ont disparu. Et les voilà au début du tome 2 surgis (c'est un tour de Merlin) au cœur de l'ancienne Gaule, en route pour Vénètix. Galaad et Blanche-Neige continueront-ils à s'aimer d'amour chaste ? Et que deviendront Mélusine, Merlin, Attila, tous les autres ? C'est à vous de le découvrir.
De plus un aspect non négligeable des romans de chevalerie se retrouve partout sur la route ; je le résumerai en évoquant cette phrase de Chrétien de Troyes dans ses romans de la Table ronde :" Il la requit d'amour "... Nos vaillants chevaliers avaient en effet coutume de prier les belles de faire l'amour avec eux quand ils recevaient l'hospitalité, s'adressant généralement à celle qui leur donnait le bain de bienvenue. François Auberoche n'a pas manqué d'accorder à ses personnages tous les plaisirs du lit, l'amour est omniprésent, délicieux, truculent. Ce mélange de joie et de fantaisie associées à l'exactitude historique et géographique est une des clés, dans ces deux ouvrages, du bonheur de lire. Une lecture tonique.