Le bourgeon

Tchak...Tchak...Tchak... L'odeur du métal, l'odeur du sang. Le bras se lève, le poignet reste ferme, le geste rapide est efficace. Toujours le même mouvement. Le roulement des mécaniques résonne. Toujours le même bruit assourdissant. Le froid de la chambre glace les membres, les doigts sont blancs. Toute chaleur a disparu, toujours et encore. Même la nuit, allongée dans son lit, elle en rêve. Elle voit la viande défilée sous ses yeux, l'abattoir est devenu son purgatoire. Voilà dix ans que ça dure. Au début temporaire, ce travail aura fini par manger son quotidien.