Résumé
Un planisphère dessiné en projection de Mercator fait apparaître les pays tempérés plus vastes que les tropicaux, à superficie égale. Cet effet de parallaxe se produit-il dans d'autres domaines que la cartographie ? Ou, dit autrement, pourquoi les pays tempérés ont-ils colonisé les pays tropicaux plutôt que l'inverse ? Pourquoi sont-ils plus puissants et plus développés, au niveau tant économique, industriel, militaire, juridique que scientifique ? Pourquoi le quotient intellectuel moyen augmente-t-il selon la distance à l'équateur ? Pourquoi les monothéismes, ces puissants soutiens de l'Etat centralisé, sont-ils tous apparus en zone tempérée ? Rechercher les causes de la puissance selon l'angle de la latitude amène une réponse environnementale : le gel périodique de l'hiver tempéré est alors un bon candidat. Obligeant à la prévoyance, donc à une maîtrise élevée du temps social qui est l'un des piliers du développement, le froid négatif éliminait autrefois les imprévoyants. Ce facteur a poussé à l'avènement de l'Etat-nation qui, en centralisant la prévoyance, a permis de décupler la puissance collective. Telle est l'hypothèse thermopériodique développée ici. Les pandémies ont également suivi les courbes de température et orienté en profondeur le destin des sociétés. Mais plusieurs causes autres qu'environnementales expliquent l'inégal développement des pays. Certaines relèvent du pur hasard et d'autres, de la théorie des probabilités, suivant alors la ligne de plus grande pente de l'histoire et de la géographie. Le type d'écriture, la maitrise de la science, la place que l'Homme s'accorde au sein du vivant, la démographie et même les rites funéraires, ont façonné le monde actuel et orientent en partie son futur proche. Le tome 1 de la Parallaxe de Mercator analyse donc les causes historiques des déséquilibres du monde contemporain, tandis que le tome 2 fait l'état des lieux actuel et esquisse quelques turbulences possibles pour la fin du siècle en cours.