La nature des sentiments

Nous restons dans la forêt deux bonnes heures, allongés par terre, nous regardons le ciel. Des avions passent, on trouve ça bien, on imagine leur destination, on invente toutes sortes d’histoires mais nous ne parlons jamais de la guerre dont maman parle.

Je sais qu’on ne doit pas être ici mais pourtant je ne voudrais être nulle part ailleurs. Pour la première fois, j’ai la sensation d’être à ma place. Pour la première fois j’ai la permission d’exister sans devoir me cacher. Si les méchants doivent nous emmener alors ils nous emmèneront ensemble.