La fleur d'eau

Après nous avoir conté les péripéties aventureuses du Sieur de Charette dans la Vendée de 1793, l'auteur récidive en s'intéressant cette fois aux arcanes psychologiques de l'homme contemporain.
Le protagoniste principal, Gabriel, s'enfonce graduellement dans un égoïsme forcené doublé d'un mépris universel pour l'humaine condition. Il subit de plein fouet les effets collatéraux du capitalisme libéral qui exacerbent l'ambition et la concurrence en écrasant la solidarité et les valeurs humaines.

L'auteur analyse en entomologiste les dégâts occasionnés par le comportement extrême de Gabriel sur son entourage, même proche : ses collègues et amis, ses parents désespérés, son épouse exemplaire et son fils aimant.
Il montre leurs souffrances et leur incompréhension et brosse les conséquences parfois dramatiques que cette situation provoque.

La rédemption n'intervient qu'à l'article de la mort, avec un zeste de fantastique qui ajoute encore au roman un charme certain.

Cette fable se veut optimiste en montrant que l'individualisme et le matérialisme ne sont pas une fatalité, que les valeurs humaines peuvent vaincre en ramenant la solidarité, la convivialité et la
compassion chez nos contemporains.

Le beau livre de Nicolas Théraud en apporte un symbole convaincant.