Résumé
Troisième et dernier volume de l'épopée rimée l'Adamiade, Adam et Eve y atteindront l'Eden, mais toujours mus par des forces supérieures qui s'affrontent en eux et par eux. La condition humaine y paraîtra dans sa complexité, l'Homme se pensant libre, usant de cette liberté, mais éprouvant cet inexorable mouvement qui le mène où il ne le voudrait pas. Que faire? Aimer, aimer par dessus toute contradiction, laisser au moment présent le soin d'enfouir le passé et de construire un avenir prometteur. C'est en tous cas ce que laisse entrevoir l'Esprit aux Humains quittant l'épreuve du Paradis pour un Orient encore plus incertain. Finalement, pas de béatitude sur Terre, mais une solitude que d'aucun nommerait invincible incompréhension mutuelle, si un commun espoir ne nous habitait pas.
L'Adamiade est finie, donc, mais reste inachevée, riche des idées que les forces n'ont pas permis à l'auteur de développer; des notes et renvois qu'il faudrait aménager au fil des Chants pour en éclaicir le propos. Il fallait pourtant conclure pour qu'elle vît le jour et servît de tremplin à un ouvrage futur et augmenté. Mais la Muse s'en accomodera-t'elle ?
Pour qui fut-elle écrite ? A vrai dire, je l'ignore, sinon pour celui qui la voyait croître, conscient que la forme et la longueur de l'ouvrage rebuteraient le meilleur des lecteurs, mais incapable d'abandonner l'ivresse, la hauteur, l'émerveillement qu'elle procurait à son géniteur. Tenue secrète pendant sa rédaction, par respect pour ces longues fiançailles qui risquaient de ne pas aboutir, c'est avec circonspection que je la livre aux lecteurs qui s'y hasarderont, convaincu que peu d'entre-eux sauront vaincre ses nombreuses imperfections, et sa longueur, surtout. Aujourd'hui, il faut aller vite ! Le proverbe dit " craindre l'homme d'un seul livre " : timeo hominem unius libri. Lecteur ou auteur ? Les deux, sans doute.