Résumé
Voici une fiction pour parler du Théâtre, une manière de Roman Comique pour poser la question : qu'est-ce que jouer, pourquoi joue-t-on ? Et, comme les personnages romanesques sont justement là, sur scène, des créateurs de personnages, pour entendre un peu parmi les réponses suscitées, peut-être, quelques accents mythiques.
Voici donc un roman d'éducation ' théâtrale. Deux des personnages tentent, par le Théâtre, d'assouvir le besoin de la puissance, l'un dans une vengeance, l'autre dans l'exercice de la séduction. Ils constatent, bien évidemment, l'échec de ces vaines entreprises. Alors ils découvrent ce qu'ils ne cherchaient pas, ce qu'ils désiraient cependant, sans doute, apercevoir. L'un, après avoir admis qu'il n'a pas la foi du comédien, servira autrement la cause de l'Art. L'autre, peu à peu, discerne le pouvoir vrai du jeu théâtral.
Dans notre monde occidental, qui rend si difficile de faire entendre une parole authentique, de se faire entendre dans une parole authentique (ce que la structure du roman veut faire apparaître en croisant trois monologues pour tisser la narration), les protagonistes comprennent vaguement que, si toute tentative de faire servir l'Art à une revanche personnelle sur les forces que nous nommons Destin est vouée à la faillite (ainsi de la vengeance de Charles et de la quête d'affirmation de soi de Florian), l'Art, en vampire de nos faiblesses, se nourrit de telles vanités, qu'il transcende.
Mieux, Florian, le jeune comédien, à mesure que son talent progresse, prend conscience, petit à petit, de la puissance incantatoire du jeu sur scène : au bout du compte les forces du Destin et de la Mort, même si elles nous rattrapent toujours, ne nous tiennent jamais.
Les personnages (artistes) de ce livre engagent leur foi dans l'art, dans l'amour ' et ces deux engagements sont très semblables. Le Théâtre, l'Art, entonnent des chants érotiques, essentiellement. Une société meilleure, vraisemblablement, serait un espace où l'on saurait aimer comme on joue, comme on crée.