Gaspard, ou La nuit marine

Une risée fait frémir l’écume. Un cormoran flotte au-dessus de la mer et en caresse la surface du bout de sa délicate palme. C’est ainsi qu’Ondine m’apprit à flotter. L’eau glissait le long de ma peau. Elle était froide, terriblement froide et saisissait chaque parcelle de mon corps, le rendant vivant. Je me sentais vivant. Chaque souffle exhalait le peu de chaleur qui restait en moi et je me fondais de plus en plus dans l’abîme. Tout devint sombre autour de moi. L’eau nacrée laissa place au remous mystérieux de brumes abyssales. Je flottais dans l’eau moite. Ondine était près de moi. Elle paraissait être en train de voler, de s’élever vers les nuées.