En réponse à Cripure à propos de la Critique bonne ou mauvaise.
«Et bien Novi ! Vous n'aimez guère la critique ! N'est-ce pas cependant le meilleur moyen pour nous de progresser ? Ne croyez-vous pas que nous devrions en permanence chercher à nous améliorer ? Par ailleurs, la critique est déjà une forme d'intérêt. Ne vaut-il pas mieux une certaine critique que l'indifférence absolue, qui a accueilli par exemple mon oeuvre ? »
La critique est telle la justice, que vous soyez puissant ou misérable. En cela, je m'oppose à cette injustice faite aux auto-édités qui voudrait que eux seuls devraient par une étrange humilité ( selon le concept de suffisance et d'arrogance évoqué par Cripure) accepter d'afficher tel des autodafés les mauvaises critiques au même titre que les bonnes, quand nous savons tous qu'il est d'usage chez les estampillés des grandes maisons d'éditions de les cacher sous la manne des critiques de complaisance.
En tant qu'auteur et comme je l'ai précisé récemment dans un débat public d'importance concernant le conflit culturel opposant les défenseurs du roman noir à ceux du thriller commercial : je m'interdis de dénoncer un tel ou un autre de façon publique et donc d'entrer dans ce débat autrement que comme observateur neutre ( mon avis d'auteur n'ayant aucune valeur de compétences en tant que critique), mais je vous garantis que si ces auteurs dits à gros succès étaient obligés de faire paraitre certaines critiques dûment argumentées aux côtés des bonnes : ils n'en sortiraient pas indemnes.
Bien sûr, plus un auteur est diffusé, plus il est exposé selon le concept de Malraux, et c'est justement là que le bat blesse concernant l'auto-édité qui a parfois choisi ce mode de publication pour créer dans la pénombre à l'abri du milieu malsain des acteurs du marché du livre.
Je le demande, pourquoi devrions nous accepter de diffuser des autodafés nous critiquant sur la forme ( vous avez oublié une virgule, votre syntaxe est curieuse, j'ai relevé un temps mal conjugué, etc, etc et j'en passe et des meilleures allant jusqu'à parler de vos couvertures, de la couleur du livre) alors même que nous déplorons l'absence de regard de ces mêmes critiques sur le fond de nos ouvrages. Alors je vous le demande, qu'est-ce que la bonne critique ? Celle censée selon Cripure nous améliorer en nous rappelant quelques règles grammaticales ou celle incapable par indigence intellectuelle de traiter du fond d'un roman ?
Bonjour Novi, A mon avis toutes les critiques sont bonnes à prendre, même si elles sont particulièrement mal intentionnées. Je vous cite un exemple personnel. Lorsque je me suis fait virer par un employeur il y a quelques années pour 'défaut de présentation', alors même que la présentation n'a rien à voir avec mon métier, j'ai certes fait en sorte d'obtenir une forte indemnité compte-tenu de ce motif fantaisiste, mais j'ai néanmoins essayé par la suite d'amélioration ma 'présentation', comme ils disent.
'Critiquer' c'est déjà attirer l'attention... Que quelqu'un ait daigné 'commenter' une oeuvre, en positif ou négatif, c'est que quelquepart ça interpelle, et, ben ma foi, c'est pas si mal........Que vaut-il mieux ? L'indifférence ?!!!
C'est une bonne question, et qui peut bigrement intéresser en particulier les auto-édités débutants ( les publiés disposant quant à eux des fameux 'service de presse' envoyés par paquets entiers aux divers chroniqueurs des sphères internet concernées). L'auto-édité, surtout s'il est inconnu du milieu du genre à lequel il prétend, devra en effet affronter un mur de silence parfaitement organisé par ce même milieu.
Et beaucoup d'auteurs novices se trompent lourdement en imaginant que le milieu s'intéresse à la découverte de nouveaux talents : non, le milieu est terriblement consanguin, et cette donnée explique les troupes de courtisans (nes) en train de ramper sur les murs FB des auteurs dits à succès, s'imaginant qu'une dédicace, mieux une préface signée, et surtout l'offre d'une chronique chez les blogueurs concernés pourrait leur amener des lecteurs et pourquoi pas le succès tant rêvé.
Bref, bienvenue dans un petit univers sclérosé où comme le disait si bien quelqu'un aujourd'hui : « Pensée unique, révérence obligée à l'égard des puissances de l'argent. Sinistre. Les littératures policières et les thrillers ne m'intéressent d'ailleurs de moins en moins. J'attends autre chose de la littérature. » CQFD.
ET lorsque l'auteur aura franchi un tant soit peu ce fameux mur du silence organisé ( celui qui fait souffrir tant d'auteurs dont Cripure il me semble), qu'il sache que la critique ne vaut rien ou pas grand-chose excepté lui accorder quelques crédits ( et encore faut-il que le chroniqueur soit renommé et non point l'un de ses médiocres faire-valoir qui grouille aujourd'hui sur le net) , à part satisfaire éventuellement son égo sous condition de n'être pas trop exigeant, mais ne fera jamais vendre un livre de plus ( si rarement).
IL faut s'y faire, soit vous serez publié chez un gros éditeur qui investira massivement pour afficher vos tronches en 3X 4 dans le métro, et vous vendrez beaucoup (enfin un peu, faut relativiser sur 65 millions d
Oh là oui, j'ai le moral, merci. Je ne suis pas dans le 'circuit'. J'ai laissé tomber la 'compét'! J'écris mes p'tites histoires perso (fictives ou pas) que j'aime illustrer, avec mon propre langage (pas très 'littéraire' j'avoue). Je suis heureuse quand une personne dit aimer ce que je fais, c'est un Honneur pour moi. Mais j'ai quand même envie d'écrire un jour un BIG roman...... sans dessins.......
Novi écrit : « Alors je vous le demande, qu'est-ce que la bonne critique ? Celle censée selon Cripure nous améliorer en nous rappelant quelques règles grammaticales ou celle incapable par indigence intellectuelle de traiter du fond d'un roman ? ». Triste alternative que celle d
Novi, Quel programme ! Je retiens surtout ceci : 'Il ne faut pas que les critiques cherchent à s'attirer la bienveillance du grand public. Quiconque critique avec sérieux se rend sérieusement impopulaire. Et c'est bien ainsi. Le critique n'est pas l'ami de tout le monde.' Je n'ai rédigé qu'une seule fois une critique d'un livre publié sur ce site, un poème en prose d'une femme qui avait acheté l'un de mes livres. Par courtoisie, j'ai acheté l'un des siens. C'était bien écrit, mais morbide, du style : 'Père est mort, Mère est malade'. Je l'ai envoyée à l'adresse mail personnelle de cette personne, dont je n'ai plus jamais entendu parler. J'aurais aimé qu'elle me réponde en disant que je n'avais rien compris, ou que je n'étais qu'un pauvre type, mais elle a sans doute était trop blessée pour le faire alors que j'avais pris la précaution de souligner ce qui ressortait en positif (en résumé : elle savait écrire, mais n'avait rien à dire). Désormais, je garde pour moi ce que je pense, sauf si on me le demande explicitement.