Si le panthéon de la littérature infernale devait disparaître et qu'il ne demeure qu'un survivant, je choisirais Cizia ZYKE!
Pour la petite histoire, lors de ma courte carrière en bibliothèque, j'ai croisé le chemin d'une méchante femme, 'harceleuse', menteuse, fourbe (et j'en passe) qui m'a contrainte à quitter le poste que j'occupais. Curieusement, cette même femme m'a fait le plus beau cadeau qui soit (sans le savoir et lorsque nos rapports étaient encore cordiaux); elle m'a tendu un livre intitulé 'Buffet campagnard' en me précisant qu'il devait être retiré des rayons, sa lecture ayant choqué un grand nombre d'abonnés...
Et bien sûr, je me suis empressée de lire cet interdit relégué dans les enfers de notre bibliothèque.
Et là, tout a commencé....J'ai découvert l'auteur que j'aurais aimé devenir (et que je ne serai jamais!). Ecriture atypique, chutes époustouflantes, imagination débordante...Cizia Zykë a l'art de surprendre, maîtrise la perversion sans la rendre écoeurante, attise le feu intérieur, titille notre mental... Vous l'aurez compris, jamais auteur ne m'a tant fait vibrer!
Retranché loin des médias, ce baroudeur peu ordinaire qui s'est fait connaître avec Oro (récit autobiographique) n'intervient jamais en dédicace, fuit les projecteurs mais son oeuvre est un chef d'oeuvre!
Parmi ses livres de fiction, je conseille :
Buffet campagnard (ne vous fiez pas au côté champêtre du titre), Alixe, Blasphèmes, Paranoïa, La ferme d'Eden et Amsterdam Zombie.
A mes yeux, l'inclassable Cizia Zykë est inégalable!
Vu que je m'étais arrété à ORO dont j' avais trouvé l'histoire fantastique ( enfin de vraies histoires pour changer du nombrilisme habituel ) mais dont aussi, le style lourdingue, les personnages lourdauds ou caricaturaux m'avaient fait passé l'envie de continuer à suivre cet auteur...typique de ce style de baroudeur écrivain comme la génération d'anglais ex militaires style Mac Nabe de chez Nimrod editions et excepté bien sûr les anciens comme Arnaud ou des London.
Va donc falloir que j'y rejette un oeil ; comme quoi on devrait jamais juger sur un seul livre.
PS : Retranché loin des médias, ce baroudeur peu ordinaire qui s'est fait connaître avec Oro (récit autobiographique) n'intervient jamais en dédicace,
Ca s'appelle la classe, la dignité...enfin ce qu'on veut mais qui manque si cruellement à l'immense majorité de mes petits camarades auteurs de polars qui eux font pitié sur les salons - bon l'excuse, c'est que ce ne sont pas des baroudeurs eux ( malheureusement )
Si vous ne connaissez déja, devriez aimer ou adorer la reine du sud de Perez-Reverte.....là encore un livre qui tranche dans la production de cet auteur que je n'apprécie que trés moyennement à ce niveau....
Il est inclassable Corine! Blaphèmes se rapprocherait plus du Fantastique,pour ses autres livres, il faudrait inventer un autre genre encore inédit! Bisous
Je viens seulement à l'instant de découvrir ce nouveau forum 'café littéraire'. Zykë, je connais, j'ai lu et relu 'Alixe'. L'auteur arrive à créer une atmosphère étouffante et dérangeante dans ce livre et cette petite fille...brrr, on a pitié d'elle au début et puis on en a peur ensuite. Excellent choix pour un auteur effectivement peu connu.
J'ai parcouru par curiosité, ayant perdu de vue cet auteur depuis si longtemps, le buzz suscité par l'oeuvre et le personnage de Cizia Zike ; trés impressionnant les polémiques !
Cela m'a rappelé ce qui est arrivé à Rousseau ''l'auteur de Legion je t'accuse'' - un excellent bouquin qui déclencha la colére de l'armée et surtout des militaires ( bon l'armée compte son paquet de léche-cul, de planqués, de secrètaires de capitaine et il faut relativiser) .
La réflexion de fond étant que lorsqu'on décide d'écrire de façon plus ou moins autobiographique ou de maniere fictionnelle mais avec l'intention de crédibiliser ; il faut s'attendre à ce genre d'attaque.
Alors qu'il est quand même plus simple de se retrancher comfortablement dans la fiction en disant 'allez vous faire foutre, ce n'est qu'un roman et des personnages imaginaires , De Villiers le fait fort bien...
Enfin, c'est vraiment une question importante d'un point de vue éditorial de nos jours.
Un homme, un vrai, un être humain libre. Je me souviens d'un de ses commentaires un certain soir chez Pivot ' Je ne juge pas, je ne fais juste pas parti de ce monde'. Sous son aspect parfois rustre, brut, on découvre un être raffiné et entier, à la voix douce et tranquille. On comprend qu'il se bat pour la vie qu'il a choisi, avec cette noblesse des gens désintéressé, sans chichis ni complaisances avec les envieux, les toutous, les moutons qui acceptent leurs tristes vies en râlants mais sans jamais avoir le courage d'en changer. Il y a ceux qui brulent leur vie et les autres qui la regardent bruler. Merci Cizia ( ou devrais-je dire Jean-Charles) pour ton exemple et ton courage. La pire des prisons est encore celle qu'on se fabrique!
Pour un aperçu du personnage (en dehors de ses livres), revoir son intervention de 1989 dans « Nulle part ailleurs » . Indiscutablement, « la force était avec lui », comme disaient les enfants élevés au Jedi. En peu de mots