Merci pour ton soutien, Novi. Je m'attendais plutôt à ce qu'on me tombe dessus pour la raison que tu cites. Je serais le premier à me réjouir qu'une 'vraie' maison d'édition publie des auteurs de TBE, car cela voudrait dire que moi-aussi, j'ai ma chance. Toutefois, cela ne se produira pas pour une simple raison : les éditeurs classiques ne publieraient qu'un auteur ayant fait ses preuves, c'est-à-dire, ayant vendu beaucoup de livres. Mais si un auteur parvient à vendre beaucoup de livres à travers TBE, pourquoi retournerait-il dans le giron, pour ne pas dire le carcan, de l'édition classique ? Nous sommes en présence de deux mondes différents, comme le sont le cinéma et la télévision, ou les voitures à cheval et l'automobile. Il faut s'attendre à ce que TBE évolue et devienne un peu plus élitiste. On ne peut pas traiter longtemps de la même manière quelqu'un qui vend 3 livres et quelqu'un qui en vend 500 ou 1000, ne serait-ce que parce qu'il peut avoir envie de partir ailleurs pour un meilleur tarif. Cela dit, TBE peut compter sur une réserve quasi-inépuisable d'aspirants-écrivains. Sa concurrence, ce n'est donc pas l'édition classique, mais l'auto-édition, du type Lulu & Co. Mais je le dis avant qu'Annie me le rappelle, 'cela ne nous regarde pas'.
Cette conversation est intéressante, même si très peu, pour pas dire aucuns, auteurs de chez TBE viendront s'y greffer, et nous le savons bien.
Je suis très dubitatif sur ces aspects car effectivement, il est plausible que TBE ait tendance, ou mettra plus en avant les gros vendeurs, car sa démarche ne peut être à mon sens que commerciale et non point élitiste ( un nouveau concurrent est en train d'aborder les choses différemment, mais lui, propose une diffusion sur Amazon et Fnac, ce qui l'oblige à une démarche visant à la promotion de livres capables de se démarquer de façon sociétale et politique, et non de se positionner comme un énième vendeur de thriller dont les rayons de ces libraires sont déjà saturés ). Reconnaissons néanmoins que pour l'instant, TBE a toujours été d'une neutralité exemplaire à ce sujet, et que les seuls petits écarts pouvant passer pour des coups de pouce à des auteurs plus qu'à d'autres n'ont été le fait que d'occasions au titre de la participation à des salons ou concours, et que libre à chacun a été donné de s'y adonner ou pas.
Sur le fond, pour ma part, je n'ai jamais reçu la moindre aide, ni entendu la moindre réflexion sur ma production, alors que je ne suis devenu 'bankable ' que par l'aide des critiques littéraires spécialisés dans mon genre, que par l'aide de certains éditeurs classiques de ce milieu (ce qui est quand même un comble d'être reconnu par des directeurs de collection qui parlent de vous alors que vous êtes auto-édité revendiqué), par quelques auteurs plus 'bankable' que moi et dont la parole vaut reconnaissance, et bien sûr par des lecteurs et lectrices dont le propre niveau culturel a été la meilleure des publicités ( je remercie ainsi tous ceux, particulièrement des auteurs TBE dont le roman noir n'était pourtant pas particulièrement la tasse de thé, d'avoir osé me lire).
Alors je devrais être heureux ;-))), oui, mais je dois avouer avoir gardé une petite blessure secrète envers TBE, qui ne date pas d'hier, mais de la premiére responsable marketing d'alors, qui ne s'est jamais intéressée, ayant sans doute d'autres choix de lectures plus intéressants, ce qui est son droit le plus absolu au demeurant, mais ce qui explique aujourd'hui mon dédain envers tout ce que TBE pourrait proposer comme promotion. J'avoue avoir failli craquer encore récemment devant les appels du pied d'un éditeur, et tout autant lorsqu'une des meilleures chroniqueuses et fondatrice de la plus authentique assoce de polar prit ma défense et expliqua à une 'écrivaillonne' de thriller grotesque que si je ne suis pas présent en librairie, c'est juste parce que je suis un très gros casse couille, mais avec plus de talent que tous les auteurs de thrillers réunis : alors oui, je me dis que je suis mieux défendu par certains de mes critiques que par ceux qui me publie, et que plus que de l'amertume, la tristesse ;-))))
Néanmoins encore, il faut être réaliste et les bons auteurs publiés le sont ( les contents sont en général les mauvais, qui savent bien que leurs bouquins ne valent rien sans marketing éditorial ), quant à savoir qu'il est devenu très difficile d
Un éditeur digne de ce nom ( à l'ancienne) ne devrait pas faire de différence entre l'indispensable auteur commercial apporteur du chiffre d'affaire nécessaire à la bonne santé de l'entreprise et des auteurs à l'auditoire plus restreint, parce qu'ils sont créatifs, élitistes, encore inconnus, etc.
Guérif a bâti le succès commercial de Rivage Noir sur la Ellroymania, ce qui lui a permis de publier à côté un Benotman, sans doute parce que derrière le directeur de collection sommeille parfois aussi l