Ci joint un post de Gérard Delteil, un auteur sincère dans un milieu où le mensonge fait rage. Il est instructif et pourra servir de base à tout ceux qui s'interroge sur la réalité du marché du livre en France. Il s'agit du roman noir, mais l'on sait que c'est le genre qui se vend le mieux actuellement, à tel point que tous les éditeurs veulent avoir un catalogue dédié.
''''Je ne voudrais pas te décevoir, mais le polar français n'est plus un genre 'populaire'. Ce fut un genre populaire jusqu'à la fin des années soixante-dix ou au début des années quatre-vingt.
Pour te donner un élément de réflexion, n'importe quel roman, même le plus nul de Série noire ou du Fleuve noir était tiré à 50 000 exemplaires environ dans les années soixante. Quand j'ai publié mes premiers romans, au milieu des années quatre-vingt, au Fleuve noir, ce tirage était descendu à 20 000 ex. Aujourd'hui, la Série noire poche et le Fleuve noir polar poche sont morts. Les petites collections qui font du polar poche ne dépassent pas des tirages de 3000/4000, parfois moins. Quant aux ventes, elles sont bien souvent inférieures à 2000, voire à 1000 pour les petits éditeurs.
En grand format, les mises en place dans les librairies ne dépassent bien souvent pas 2000 ex, sauf pour les auteurs connus ou les 'opérations'. A la fin des années quatre-vingt, je me souviens avoir râlé parce que la mise en place de certains de mes bouquins étaient de l'ordre de 5000/6000, aujourd'hui c'est considéré comme un très belle mise en place.
Par le jeu des rééditions successives (Folio, livre de poche etc), certains auteurs comme Daeninckx et surtout Jonquet atteignent néanmoins des ventes relativement importantes sur certains titres. Il faut aussi se méfier des ventes annoncés par les auteurs eux-mêmes, qui bien souvent ne les connaissent pas de façon précise avant 18 mois, en raison des 'retours', et bluffent parfois. Les éditeurs bluffent aussi un peu. Mais pas quand il s'agit de payer les droits d'auteur...
En ce qui concerne Le Poulpe, seuls les 20 ou peut-être (?) 30 premiers se sont très bien vendus et une partie rééditée en librio (50 000 à 100 000) - je ne sais pas combien. Mais les ventes sont aujourd'hui très faibles, pas plus de 2000-3000 maximum, sauf quelques titres, et sans doute moins pour pas mal d'auteurs.
Le Poulpe n'a jamais été une collection 'populaire'. Les seuls romans encore populaires sont, hélas, les SAS et les San Antonio et les Harlequin pour le public féminin. Le Poulpe a eu pour clientèle essentielle 'les branchés de gauche', mais n'a jamais mordu sur la clientèle populaire de jadis. En gros, on peut dire que le feuilleton TV a tué la 'littérature populaire' - ce qui ne veut pas dire que des gens de milieux modestes ne peuvent pas être amateurs. Mais c'est devenu une littérature d'amateurs. Sauf pour les best sellers comme Vargas qui touche une large clientèle féminine.
Ce témoignage vient de faire l'effet d'une bombe ( glaciale) dans le monde du polar - enfin chez les non encore publiés qui rêvaient encore. Manuel Ruiz en a été malade,sic.
Sauf chez TBE où tout le monde s'en fout ! Amateurisme, naïveté..., ou le côte asile de fous du lieu ( il faut se poser des questions). En vérité,ils sont tous obnubilés pour aller se ridiculiser sur un salon en vendant 4 ou 5 bouquins à la sauvette. On a les rêves qu'on peut : je concède.
Sur les autres genres littéraires. Je n'en parle jamais n'ayant aucune crédibilité -ne pouvant authentifier mes sources ( un pote resp syndical chez un gros diffuseur)-, mais c'est encore plus terrifiant : des chiffres impressionnants pour les bouquins pipole style, et le pilon pour les autres, même BHL et Houellb'' ne se vendent plus, mais chut des intérêts économiques sont en jeux.
Bonjour Novi, Le 'côté asile de fous du lieu'... Non mais, tu pourrais avoir du respect pour TBE, son staff et les autres auteurs ! Tu nous prends vraiment pour des demeurés ? Il va falloir modérer tes propos toi-même, parce que de post en post tu finiras par prêcher dans le vide.