Un article qui date tout de même un peu. Certains d'entre vous le connaissaient peut-être. Je pense qu'il a le mérite de montrer une facette de ce qui se passe dans un comité de lecture. Maintenant ou est la vérité, la réalité, je ne sais.
C'est certainement assez réaliste et vrai à mon sens, et puis certains d'entre nous connaissent des éditeurs, je veux dire par là qu'ils en fréquentent.
Sur Nantes, ma ville : il y les gens de chez l'Atalante ( plutôt prestigieux en terme de réputation, non,d'autant qu'il sont très sympa ) et des tas de petits comme le petit véhicule...et bien sûr que la rencontre est facile, que l'on se cotoie, que les plus timides dans la vraie vie ne sont pas ceux que l'on croit.
En fait, lorsque j'ai l'occasion de discuter avec eux , au Lieu Unique - un lieu de rencontre artistico culturel- par exemple pour ceux qui connaissent : je ne parle pas de mes livres, parce que je n'ai aucunement l'intention d'étre demandeur : je suis édité !
Ce matin, j'avais un contact sur Facebook avec les éditions du polar : ok, c'est pas mal du tout, un catalogue qui tient la route...Mais bon, je ne suis pas demandeur d'emploi non plus, envoyer des Cv n'est plus mon truc depuis longtemps.
Chacun voit midi à sa porte bien sûr à ce niveau, quant à savoir s'il s'agit de 'placer' ses livres à toute force, où bien de décider comme moi que ce n'est pas si simple et qu'il faut voir plus loin que de simples problémes d'édition et de publication...que mes arriéres petits enfants me jugeront probablement sur l'oeuvre globale plutôt que de savoir si je fûs édité par Gallimard et autres, qui auront fait faillite depuis longtemps - un livre est immortel, pas les éditeurs.
Présomptueux Novi ? Je ne crois pas, simplement extra lucide...
Merci Martial. Cet article contient justement un argument pour Brenda Mortadelle sur le forum de france 2 : oui, un éditeur peut prendre la peine d'appeler un auteur... Il dit aussi le temps perdu à attendre une réponse, il ne dit pas le poignard dans le coeur et ce sens caché que l'on voudrait glisser entre les lignes de la lettre-type de refus. Il ne dit pas le barrage social qui veut que des stagiaires préparant l'agrégation soient apparemment plus en mesure de juger un livre qu'un lecteur lambda avec son vécu. Oui, certains livres sont à reconstruire du sol au plafond, mais à mon sens toute expression sincère mérite d'être aidée. C'est là que l'auto-édition en impression à la demande se doit d'offrir de services d'aide. Pour ce qui est des pâles copies de succès, des fan books (livres reprenant le cadre et les personnages d'un succès pour leur faire vivre d'autres aventures 'à la manière de'), qui sont tout simplement des plagiats, je suis d'accord pour faire comprendre au présumé auteur que la littérature, ce n'est pas ça. En fait, le problème est simplement de ne pas prétendre au succès planétaire avec n'importe quoi. Publier pour soi tout seul et les proches, voire sa région, est désormais possible. Inutile donc de courir le risque de la blessure répétée du refus des grands éditeurs : à l'adrénaline de l'illusion se substitue une dévalorisation qui laisse trop de traces. Alors que s'occuper de son livre de A à Z procure un sentiment de liberté et d'apprentissage tout aussi prenant...
Il ne dit pas le barrage social qui veut que des stagiaires préparant l'agrégation soient apparemment plus en mesure de juger un livre qu'un lecteur lambda avec son vécu
Vous touchez-là du doigt un point essentiel pour moi.
Pour les petits éditeurs, on pourrait rajouter l'aspect politique, puisqu'une génération bien particuliére a aujourd'hui la mainmise sur ce milieu professionnel.
En fait, le problème est simplement de ne pas prétendre au succès planétaire avec n'importe quoi. Publier pour soi tout seul et les proches, voire sa région, est désormais possible. Inutile donc de courir le risque de la blessure répétée du refus des grands éditeurs : à l'adrénaline de l'illusion se substitue une dévalorisation qui laisse trop de traces. Alors que s'occuper de son livre de A à Z procure un sentiment de liberté et d'apprentissage tout aussi prenant...
Voilà la clef réelle que beaucoup d'auteurs n'ont pas encore trouvés.
En fait, lorsque j'ai l'occasion de discuter avec eux , au Lieu Unique - un lieu de rencontre artistico culturel- par exemple pour ceux qui connaissent : je ne parle pas de mes livres, parce que je n'ai aucunement l'intention d'étre demandeur : je suis édité !
Novi, je me demande souvent, si un jour, un seul, vous accepterez de ne pas parler de vous, dans l'une de vos interventions. Vous devriez certainement être un homme capable d'apporter des réponses solides et intéressantes, sur des sujets variés, mais votre pouvoir de ne citer que votre exemple, doit en lasser plus d'un en dehors de moi.
Un des faux nez récurrent du monde forumique : avoir l'air humble et modeste, ne jamais se citer, utiliser la rhétorique, etc
Et pour finir, se retrouver avec des dialogues complétement aseptisés, formatés...d'autant plus comique lorsqu'il s'agit de forums d'auteurs.
Je re-formule donc ma question sous un angle moins personnel : puisque le débat tourne régulierement ici sur les comités de lecture de l'édition classique, la question est donc que font les gens dans l'autoédition si leur rêve est un éditeur classique.
En sachant que les éditeurs listent les ouvrages autoédités, et blacklistent ainsi ces auteurs.
C'est trés contradictoire comme attitude : est-ce la votre ?
'Il ne dit pas le barrage social qui veut que des stagiaires préparant l'agrégation soient apparemment plus en mesure de juger un livre qu'un lecteur lambda avec son vécu.'
Le fait de préparer l'agrég, voire d'être agrégé, ne constitue en rien 'un barrage social', au contraire, c'est à mes yeux une caution de jugement sûr (d'un point de vue littéraire). Une personne connaissant la littérature est tout de même plus habilitée à juger de la valeur littéraire d'une oeuvre qu'un 'lecteur lambda' n'ayant aucune notion de ce qu'est le Littérature (avec un grand L) et qui s'extasiera sur une oeuvre qui dans un festival de platitudes pourrait remporter aisément la palme !! Un exemple : les commentaires dithyrambiques qu'il m'arrive de lire sur des textes (le plus souvent poétiques !!) absolument nuls d'un point de vue littéraire !!! Je vais sûrement me faire lapider mais il faut quand même appeler un chat un chat !!!! Cordialement
Un des faux nez récurrent du monde forumique : avoir l'air humble et modeste, ne jamais se citer, utiliser la rhétorique, etc
Je pense qu'il y a une différence entre ne jamais se citer, et ne parler QUE de son expérience et de ses petites anecdotes personnelles.
C'est trés contradictoire comme attitude : est-ce la votre ?
Alors, je vais parler de moi, puisque la question m'est posée. Je ne recherche pas une maison d'édition pour publier mes écrits. Il suffit de lire ma présentation pour connaître ma démarche au niveau de l'édition. Lorsque j'ai eu fini d'écrire 'Une Fleur sur la falaise', je l'ai fait lire à quelques personnes et puis il est resté, tel quel, dans un coin de mon disque dur. Pour moi l'histoire s'arrêtait là. Seulement des personnes m'ont demandé, avec insistance, pourquoi je ne le faisais pas publier. J'ai mis un an avant de me décider à aller plus loin. Hors de question de proposer ce manuscrit à un éditeur, je connaissais la réponse qui me serait faite d'emblée. Alors que faire ? J'ai parcouru le net, j'ai découvert l'auto-édition par hasard, et j'ai franchi le pas. Mais plutôt que l'espoir de voir mon livre lu par des dizaines de lecteurs, je me suis contenté, humblement, de le faire imprimer pour l'offrir à mes enfants et petits enfants. Un simple cadeau, rien de plus. J'avais eu l'occasion de leur offrir la représentation des 28 pièces de théâtre que j'avais créées à une autre époque, pour un roman je n'avais pas énormément de choix pour qu'ils en conservent un souvenir.
Je sens venir la question suivante. Pourquoi tant de prises de partie sur ce forum ? Simplement parce que lorsque je fais quelque chose, je ne le fais jamais à moitié. Je suis capable de m'investir, proposer, discuter, argumenter sur un sujet, simplement pour aider, aiguillonner les autres afin que les choses s'améliorent, vieille déformation professionnelle inguérissable, désolé.
Voilà, on ferme la parenthèse sur mon cas particulier, qui n'a aucun intérêt.
Nous pourrions étre d'accord sur le fait que l'agrégation est aussi le fait possible dans un pays comme le notre, de gens issus de classes sociales dites dévaforisées, et ce malgré des statistiques disant le contraire : certes comme ma fillette qui enseigne en école de commerce aprés étre née dans une caravane...mais c'est plus qu'exceptionnel, non ?
On ne peut nier qu'il y ait une fracture sociale néanmoins, bien qu'elle ne date pas d'hier ; pour extraits de ma propre littérature :
'''Les églises du prolétariat, où la seule religion admise était l
le problème est simplement de ne pas prétendre au succès planétaire avec n'importe quoi. Publier pour soi tout seul et les proches, voire sa région, est désormais possible.
Voilà effectivement ce qui devient agréable dans l'édition à la demande : Pouvoir enfin se faire plaisir et s'amuser en restant 'amateur'...
Les étudiants en agreg... C'est sûr que le barrage social est une évidence pour tous ceux qui ne sont pas forcément QUE littéraire, et par le fait superbement ignorés. Maintenant il vaut mieux ne jamais avoir d'agrégés en littérature aux urgences des CHU non plus.
On doit donc pouvoir ranger les auteurs TBE en trois tiroirs :
1) les amateurs (sans aucune connotation péjorative) qui souhaitent juste se faire plaisir en procurant un patrimoine à leurs proches.
2) Ceux qui sont là en attendant d'étre retenu par le comité de lecture d'un éditeur classique.
3) Ceux qui s'inscrivent dans un mouvement historique encore confus pour l'instant, de nature à inscrire ''historiquement et socialement' justement des ouvrages à contre-courant des pratiques éditoriales actuelles.
Bref, Dieu devra reconnaitre les siens à un moment ( mode off ).
Je vous prie d'excuser la longueur de mon propos sur un sujet qui me tient à coeur et auquel j'ai consacré un livre.
Bien au contraire, d'une part, c'est plaisant à lire pour pas dire instructif...Et d'autre part, si tous les auteurs de TBE étaient ou voulaient défendre ainsi les idées censées servir de fond à leurs ouvrages : TBE finirait par devenir une maison d'édition renommée.
Un critique a lui aussi un 'ressenti' - en ce sens qu'il aime ou qu'il n'aime pas l'ouvrage lu, mais par l'analyse littéraire, il va au-delà du ressenti, il dépasse sa subjectivité.
Ca c'est la théorie... On en trouve beaucoup (enfin plusieurs) qui se laissent abuser par leurs émotions. mais quand on 'connait' le critique cela peut aussi servir de référence. Mais on est bien d'accord sur le fond.
PS Les désarrois de l'élève Törless, quel bonheur ce bouquin. (en Français bien sûr...)
Très intéressant ce débat ! je cite : On en trouve beaucoup (enfin plusieurs) qui se laissent abuser par leurs émotions. mais quand on 'connait' le critique cela peut aussi servir de référence. Mais on est bien d'accord sur le fond.
tout à fait d'accord ! Ne peut-on pas être ému par un roman et le dire, sans être critique ?
D'ailleurs, des critiques littéraires comme notre chère Synovie, il n' y en a qu'une seule sur TBE et personne ne lui arrive à la cheville ! Alors les autres, dont je fais partie (sourire) ne peuvent que laisser parler leurs coeurs , leur bonheur à la lecture d'un ouvrage x ou y, ce qui a certainement pas beaucoup de valeur! Mais ... quoique je ne sache pas faire une critique littéraire, je suis heureuse que certains ouvrages qui m'ont ébahie par le talent de leurs plumes, aient été honorés par la critique de ... Synovie !
Bonne soirée et c'est toujours un plaisir de lire Synovie ! M.