Je vais, certains soirs, m'allonger au fond du jardin.
Au scintillement vertigineux de la voûte, je préfère un dais dense et doux, un ciel qui sombre et qui veloute. Un ciel d'avant la nuit.
Il y a, au-dessus de moi, du noir en branches et des nuages de feuilles qui se découpent sur l'indigo. Lent kaléidoscope de formes où se promène, légère, ma mélancolie ordinaire. Je suis là, couché, dans le parfum des écorces. Il fait bon. L'herbe est tendre dans mon cou et j'ai l'humeur en pente douce. A la charnière entre deux mondes, minuscule et follement précieux, je savoure le plaisir d'être vivant...
C'est un jardin imaginaire, un moment de paresse inventé. Une illusion qui bruisse, certains soirs, au fond de ma tête.
C'est excellemment écrit, Monsieur Nicolas Bleusher. J'ai lu votre livre et l'ai dévoré, si dévoré que je me rend compte qu'il faut le re-lire pour le savourer !
Extrait du livre Jardins & Confidences (Fictions & Confidences + Les jardins du Palais).
A tels chiens, telles maîtresses : aussi bavardes que sont bruyants leurs cabots !
La première, nez pincé, cheveux châtains tirant sur le roux, se démène avec un bout de saucisse brune, oreilles pointues et aboiements secs. La seconde, les cheveux clairs tombant en mèches, tient en laisse une boule de poils blancs dont ne dépassent qu