LA COMEDIE ENSEIGNANTE, (ou la nef des fous, pardon, des profs !!)

 Présentez vos livres sur le forum   Débuté par synovie   2010-10-08 00:00:00 +02:00   Messages 10    Vues: 1421

  1. synovie
    synovie Membre Drôme
    Après mes tribulations chez un petit éditeur qui a fermé ses portes (peut-être à cause de ma comédie !!) me voici de retour chez TBE, le monde de la liberté !
    Ayant tâté à l'édition, je suis en mesure de vous livrer mon expérience.
    Comme tout le monde, je rêvais d'être prise en main par un éditeur, et j'ai eu la chance d'être acceptée par une petite maison.
    En fait, hormis des ventes dans les salons, être édité par une petite maison n'apporte pas grand chose. Une petite maison d'édition ne dispose malheureusement pas de réseaux de distribution et votre livre ne se trouve pas dans les librairies, mais uniquement dans une librairie virtuelle que ne fréquente qu'un nombre restreint de lecteurs (les amis et auteurs dudit éditeur) Comment pourrait-on visiter une librairie dont on ignore l'existence ?
    Le point positif : les salons. Mon éditrice, qui était très dynamique, m'a vendu beaucoup de livres. J'ai été certes contente, mais au fond, cela ne m'a pas apporté grand chose car je n'ai eu aucune retombée, ni positive ni négative.
    Du point de vue des gains : 100 livres vendus par l'intermédiaire d'un éditeur vous rapportent - si le livre d'environ 400 pages coûte 20 euros - 10%, soit 200 euros. Or, un livre que j'édite moi-même - selon mon goût, en choisissant moi-même ma couverture et ma mise en page - me reviendra à un peu plus de 9 euros (si j'en achète 100), ce qui me permets de le vendre moins cher puisqu'il n'y a plus d'intermédiaire, disons à 18 euros. Je gagne donc 9 euros par livre, soit 900 euros pour 100 livres vendus ! De quoi se payer une réédition ou l'édition d'un nouvel ouvrage.
    Vendre une centaine d'ouvrages n'est pas difficile. Il suffit de faire quelques signatures dans sa région. Sans fréquenter les salons, j'y suis arrivée sans problème pour chacun de mes livres. Pensez aussi à facebook !
    Je sais que l'aspect pécuniaire n'est pas la motivation d'un auteur, mais c'est quand même agréable de s'offrir un loisir qui ne coûte rien.

    Pour ceux qui recherchent la reconnaissance ou la notoriété, ils ne l'obtiendront pas plus en passant sous les fourches caudines d'un petit éditeur qu'en autoédition. Preuve : après mon foudroyant passage dans l'univers impitoyable non pas de Dallas, mais de l'édition, je demeure toujours la vieille bique inconnue au bataillon !! Hormis quelques grandes plumes, tous les petits auteurs sont voués à rester inconnus du grand public.
    Consolons-nous en suivant l'adage d'Epicure :
    'Pour vivre heureux, vivons cachés !!'
    Voilà, ceci est mon expérience qui n'engage que moi.

    Je tiens à remercier mon ami Jean-Claude Mornard, dessinateur et écrivain talentueux, pour le dessins de mes couvertures !!
    synovie, 2010-10-08 10:14:25 +02:00
  2. Chelt
    Chelt Membre nord
    Bonjour Edmonde,
    Vous étes modeste... 'La comédie enseignante' était le numéro 1 de la petite maison d'édition.
    Profs, parents d'élève, nostalgiques du lycée, amoureux des lettres et du beau verbe, ministres de l'éducation nationale et tous ceux qui veulent prendre simplement du bon temps sur un bon livre : ce bouquin vous plaira (peut-être un peu moins pour les ministres...).

    Chelt, 2010-10-08 11:14:28 +02:00
  3. Casta
    Casta Membre Savoie
    Bonjour,

    Je mettrais un petit bémol en disant qu'à mon sens, le petit éditeur en question n'en était pas vraiment un. J'ai été l'un des premiers à lui faire confiance, il y a un peu moins de deux ans, lorsque IP a démarré une activité de 'librairie en ligne'. Il s'agissait alors de lui constituer un stock en lui faisant parvenir des livres (gratuitement) et d'attendre qu'elle les vende pour en obtenir le paiement, amputé de sa commission (un dépôt-vente en somme). Cette activité n'a jamais décollé. Quelques mois plus tard, elle a changé son fusil d'épaule et s'est improvisée éditrice. Les contrats proposés étaient tout à fait corrects et son dynamisme et son implication dans le projet ne sont pas remis en question, mais je n'ai pas signé. En fait d'éditeur, j'ai trouvé qu'elle proposait tout simplement de faire en groupe exactement ce que je faisais déjà tout seul, sans plus. Je suis quand même désolé pour elle et ses auteurs que l'aventure s'arrête.

    Concernant la distribution, je crois qu'il y a quelque chose d'irréalisable pour un auteur inconnu. Pour être sur les rayons des librairies, au niveau national, il faut que quelques milliers de livres aient été imprimés. Une fois en librairie, le livre se vendra d'autant mieux que : l'éditeur est connu, l'auteur est connu, il y a eu de la promotion dans la presse, le libraire a reçu plusieurs exemplaires qu'il peut mettre en pile sur table (sinon classement vertical = moins 40% de vente = pas de demande de recomplètement si vente du seul exemplaire détenu).
    Si donc on cumule les handicaps, c.a.d. petit éditeur, auteur inconnu, faible tirage (disons entre 500 et 1000), petite promo ou pas du tout, l'éditeur prendra beaucoup moins de risques à tenter d'écouler son stock sur le long terme (avec l'aide de l'auteur) dans des salons et chez quelques libraires partenaires, qu'en essayant une diffusion plus large en librairie qui se soldera au bout de trois mois par des retours massifs d'invendus devenus invendables.
    Moralité : L'auto-édition c'est pas si mal.
    Je ne sais pas du tout comment est traité un inconnu choisi par un grand éditeur, mais il me semble qu'un petit éditeur n'apporte pas énormément par rapport à ce que l'auteur peut faire par lui-même. A mon avis ce sont ces petits éditeurs qui risquent le plus de pâtir du développement de l'auto-édition.

    Financièrement, même si on utilise des intermédiaires (commission libraire 30%, taxes auto-entrepreneur 13%) on arrive à faire des bénéfices, ce qui permet de vivre sa passion sereinement car s'il fallait payer je crois que cela empêcherait de se sentir écrivain (même tout petit).

    J'ai vu que vous étiez sur libertybook... êtes-vous satisfaite du service et du rapport qualité/prix ?

    Bye

    PS: En achetant par libertybook on peut avoir une dédicace ?

    Casta, 2010-10-08 14:02:10 +02:00
  4. synovie
    synovie Membre Drôme
    Bonjour, Chelt, merci pour votre aimable message qui me touche. Je vais me procurer - demain car j
    synovie, 2010-10-08 16:32:01 +02:00
  5. novi
    novi Membre
    '''Je ne sais pas du tout comment est traité un inconnu choisi par un grand éditeur, '''

    Bonne question à laquelle, il me semble y avoir quelques réponses ci et là : du côté de chez Francis Mizio ( le compagnon de Lalie Walker entre autre) avec qui je me suis quelquefois 'frité', mais dont je respecte le courage d'oser dire la vérité quant tant d'autres flagornent dans l'espoir d'être publié. Francis a été publié chez Gallimard dans (autrefois) la mythique Série Noire - écoutez-le vous parler de ses courriers sans réponses lorsqu'il s'agissait de savoir ses chiffres de ventes et d'être tout simplement payé de ses droits. Ma camarade Clara Basteh aussi, dont les chiffres de ventes feraient pâlir d'envie les bouffons du thriller commercial, mais qui, comme elle dit souvent : attend toujours de pouvoir en vivre...
    Delteil aussi; Un ancien qui a connu les belles années où on tirait à 10 000 exemplaires pour finir aujourd'hui à 3000 pour des auteurs reconnus - imaginez pour un primo-auteur...

    Les nouveaux 'inconnus' choisis par les grands éditeurs sont de plus en plus jeunes ( et naïfs), de là à y voir une explication, n'est-ce pas.

    Les résultats sont là par contre : interrogez des responsables de rayons Fnac et ils vous diront sur le ton de la confidence : tous ces livres (je parle du polar, connaissant bien le rayon de ma ville) de ces auteurs de polar que vous côtoyez parfois sur Face Book et dont les ventes en rayons sont quasi nulles, parce que les gens préfèrent ce qu'ils appellent les valeurs sures (sic) : Coben, Chatttam ,Thilliez.
    novi, 2010-10-08 21:08:47 +02:00
  6. synovie
    synovie Membre Drôme
    Bonjour Novi,
    En ce qui concerne la grande édition, elle a un peu perdu son côté magique depuis l'arrivée des ordinateurs et l'avènement des sites tels TBE qui permettent à chacun de fabriquer son propre livre.
    Dans les années 70, mon oncle et on père ont été édités chez Robert Laffont. Quand ils ont reçu leur livre, ce fut une expérience extraordinaire : voir le simple manuscrit tapé sur la remington transformé en 'vrai' livre tenait à l'époque du prodige, ce qui n'est plus le cas de nos jours.
    Autre joie : voir leurs livres dans les vitrines des librairies.
    Les livres se sont bien vendus puisque l'un d'entre eux ('La médecine venue du fond des âges') a eu deux retirages et trois pour 'L'or dans la peau'.
    Sorti de cette satisfaction, cela ne leur a pas rapporté le pactole : à l'époque
    15 000 francs, de quoi rembourser les voyages à Paris.
    Pour le livre de mon mari 'l'algèbre de Boole' publié chez Masson, actuellement Dunod et traduit en espagnol, idem : la vente de chaque livre lui permettait juste se s'offrir un café ! L'éditeur se contentait chaque année de lui adresser un chèque.
    Assurant des chroniques dans le journal local, je reçois les catalogues des éditeurs chaque mois : c'est fou, le nombre d'ouvrages publiés par un seul éditeur ! Ca donne le tournis. Je suppose qu'un petit libraire ne va pas commander tous les ouvrages proposés mais choisir les titres des auteurs connus, les autres sont noyés dans la masse et voués à disparaître dès l'arrivée de l'office suivant. Conclusion : la durée de vie d'un livre n'excède pas un mois (celui de sa sortie) Exemples entre mille : qui connaît encore Colette Guedj, pourtant publiée chez J-C Lattès, Claude Maillard, publiée chez Gallimard
    synovie, 2010-10-09 08:29:20 +02:00
  7. novi
    novi Membre
    ET oui, Soeur Synovie,

    Nous vivons présentement une sorte de marasme dont on ne sait qui est le plus à plaindre : celui qui regrette d'avoir sacrifier tant de travail pour se retrouver cloué tel un papillon de nuit sur un rayon, sachant que le pilon sera son crépuscule, où ceux de la petite édition, interdits de rayon, et devant compter leurs lecteurs au fil d'un temps qui leur parait éternel.

    Les marchands sont dans le temple et on attend Jésus..., à moins que la nature ayant horreur du vide finisse par rappeler aux mécréants que l'écriture n'est justifiable que lorsqu'elle sert à faire passer des idées, qu'écrire c'est résister, et que celui qui écrit dans l'ombre prépare les révoltes de demain...
    novi, 2010-10-09 10:01:41 +02:00
  8. Orcus
    Orcus Membre Val d Oise
    Bonjour à tous,
    Je rejoins Casta sur la nécessité de préciser ce que l
    Orcus, 2010-10-09 16:06:27 +02:00
  9. novi
    novi Membre
    '''Car franchement, être lu par 100 personnes ou par personne, où est la différence ? '''

    Ou même par 3000 puisqu'il s'agit du chiffre fatidique pour de très bons auteurs dans mon domaine du roman noir : des Benotman (Rivages), Marignac (SN gallimard), des Viel, ou encore un Mordillat qui produit pourtant pour la téloche. Sans compter qu'au dessus, on s'en va directement du côté des affres du malentendu de Malraux : plus le nombre de lecteurs augmente, plus le nombre de détracteurs suit...

    J'en vois une de différence cependant, une légère nuance à peine perceptible certes pour ceux dont l'ambition ne se résume point à devenir célèbre, mais à oeuvrer tranquillement dans leur coin à l'abri des pressions de l'écriture commerciale. Quelques lecteurs fidèles et surtout de qualité ( (suffit de constater le niveau culturel des neuneus chez Thilliez et consorts) suffisent largement à inscrire des livres dans leur époque. Soeur Synovie a raison de souligner qu'autrefois nos prédécesseurs n'eurent pas cette chance de disposer de cet outil moderne de l'impression numérique et de cette tribune fantastique que sont les réseaux sociaux de l'internet.
    novi, 2010-10-09 18:15:25 +02:00
  10. Mycha
    Mycha Membre Nantes
    Hello, Synovie !
    Ravie de t'entendre à nouveau ici, sur 'notre bon vieux' forum de TBE. Dommage que tu n'aies pas pu décoller davantage avec la petite maison d'édition. Mais tu expliques bien le mécanisme impitoyable qui fait que 'pas connu,.. le restera'- sauf 'miraculo' !
    Quand tu dis :
    'Pour ceux qui recherchent la reconnaissance ou la notoriété, ils ne l'obtiendront pas plus en passant sous les fourches caudines d'un petit éditeur qu'en autoédition. Preuve : après mon foudroyant passage dans l'univers impitoyable non pas de Dallas, mais de l'édition, je demeure toujours la vieille bique inconnue au bataillon !! Hormis quelques grandes plumes, tous les petits auteurs sont voués à rester inconnus du grand public.
    Consolons-nous en suivant l'adage d'Epicure :
    'Pour vivre heureux, vivons cachés !!'
    je te rejoins comme Novi et Orcus : il faut écrire, écrire, même sans espoir d'être lus.
    Pourtant ... on aimerait bien !! Même juste par centaine(s) (sourire)

    Bisous,
    Mycha ;-)

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    Mycha, 2010-10-14 13:28:07 +02:00
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