Beauté Divine.... seconde enquête de Simon Devaert.

 Présentez vos livres sur le forum   Débuté par Fred85   2010-08-10 00:00:00 +02:00   Messages 2    Vues: 766

  1. Fred85
    Fred85 Membre Vendée
    Comment mener une enquête affublé d'un maladroit chronique et d'un naîf invétéré?
    Sans se départir de son cynisme et de sa volonté de mettre les criminels sous les verrous.

    Bourru comme pas deux, méchant parfois, implacable et loin d'être impeccable, le 'Dr House de la police française' revient pour une second enquête morbide.
    Mais pour Simon Devaert, ô combien jubilatoire!

    'Beauté Divine' c'est le nom d'un salon de coiffure où une employée a été retrouvée empoisonnée, poignardée, étranglée et pendue.

    Pourquoi un tel acharnement?

    Une enquête emplie de femmes aux caractères bien trempés.

    Et un début d'immersion dans la vie privée de Simon, qui se poursuivra plus assidument dans le troisième opus en cours d'écriture.
    Fred85, 2010-08-10 14:09:55 +02:00
  2. Fred85
    Fred85 Membre Vendée
    Voici un premier extrait:

    Alexandre Lhévèque n'avait rien d'extraordinaire. Un visage longiligne taillé à la hâte par des fées du berceau peu soucieuses du détail, un nez à la Cyrano pour lequel aucune tirade ne viendrait en aide, des yeux d'un marron affligeant, des cheveux qui blanchissaient et même, le comble, qui tombaient comme neige en hiver. Quant au reste, n'en parlons pas. Comment?... Bon d'accord, si vous insistez. Une minceur grossière malgré les calories englouties à chaque repas. Il rageait: tous ces surgelés qu'on prétendait saturés de graisse ne faisaient pas leur effet sur lui. Alexandre ne ressemblait en rien aux modèles présentés sur le papier glace des magasines de mode ou montrés torse nu dans les soaps américains (ce pour faire saliver la fameuse ménagère de moins de cinquante ans qui devait se contenter d'un bonhomme rondelet et chauve).
    Célibataire comme il se doit, avec en sus l'impression que les femmes le fuyaient, il partageait son appartement avec un chat: Minos. Une couvée inopinée avait convaincu Alexandre qu'il s'agissait d'une femelle. Pourtant, le prénom bien viril demeura visible sur les papiers du matou.
    Alexandre trouvait toujours le moyen de démontrer tous les bienfaits du célibat: on mange ce qu'on veut à l'heure que l'on désire; Pas de bataille pour le film à regarder; Pas de volonté d'avoir une ribambelle de petits braillards qui hurlaient toute la sainte journée et vous usaient jusqu'à l'os. Sans oublier le meilleur: ne jamais faire l'amour à la même femme et donc éviter de s'attacher à qui que ce soit. Tout ça pour ne pas souffrir comme ces idiots qui aiment éperdument quelqu'un et qui perdent pieds lorsque la personne les quitte. Alexandre n'avait rien du romantique rêvassant face à un couché de soleil, un soir d'été, sur le bord d'une plage. Et ce n'était pas le genre à crier Aline ou tout autre prénom pour qu'elles reviennent. Un ours déguisé en humain insignifiant.
    Cela ne l'empêcha nullement de se réveiller à six heures tapantes, le visage défait, le cheveu hirsute, le pyjama troué au niveau de l'aisselle droite. Il resta quatre minutes sans bouger, assis sur son lit, avec cette impression étrange que la pièce tanguait. Plus qu'il ne les vit, il chercha ses pantoufles des pieds et les enfila. Puis, tel un vieillard, il se dirigea vers la salle de bain où il se lava les mains et se mouilla le visage. De l'eau bénite, en attente d'un miracle, aurait pu être bénéfique dans son cas. Il lui fallut se contenter du liquide déversé par le robinet en inox.
    Préparer son thé releva du défi: la casserole lui échappa des mains et il la mit sur le feu sans y mettre l'eau au préalable. Il était temps qu'une boisson s'occupe de le réveiller. Il avait vraiment besoin d'avoir les idées claires aujourd'hui.
    Le pire fut sa mésaventure vécue devant son véhicule. Il sortit la clé de son sac et l'introduisit dans la serrure. Lorsqu'il la tourna, un bruit sec et de mauvais augure l'avertit qu'elle venait de se casser. Bien entendu, Alexandre n'avait pas de double. Tête de linotte comme il était, il n'avait jamais songé à en faire faire un. Il se retrouva donc embarrassé devant une voiture inutilisable. Il ne perdit pas de temps à pester et marcha vers l'abri de bus le plus proche. La compagnie était en grève, il s'en souvint après un quart d'heure d'attente. Il utilisa alors le dernier recours: des bicyclettes mises à disposition de l'usager par la ville, ce pour une somme modique. En ces temps pluvieux, ce n'était pas le moyen de locomotion idéal. Mais c'était toujours plus rapide que la marche à pied.
    Arrivé à l'endroit voulu sans incident majeur, il déposa le vélo à une borne prévue à cet effet et continua à la vitesse de ses jambes. Il regarda l'heure sur sa montre: dix minutes d'avance. La hantise d'arriver en retard pour son premier jour de travail l'avait titillé. Son supérieur lui avait paru peu amen lors de l'entretien d'embauche. Pas une seule fois il ne lui avait souri, il parlait d'un ton monocorde et détaché, sans se prendre pour Dieu en personne. Il n'en avait de toute manière pas le physique: sa veste de costume un peu large et sa chemise repassée à la va-vite montrait le peu de temps consacré à l'habillement; le jean avait l'air de qualité mais la ceinture commençait à dater et s'écaillait par endroits. A moins que ce ne soit un style vestimentaire qu'Alexandre n'avait pas saisi. C'était surtout ses yeux qui l'avaient marqué: un regard attentif, scrutateur, aux aguets, prêt à repérer le moindre détail qui le trahirait. Cet homme correspondait parfaitement au portrait qui lui avait été fait: distant mais efficace. Et pas si rustre qu'il n'y paraissait.
    Ce fut avec cette image dans l'esprit qu'il pénétra dans le bâtiment. Il avait vu dans les films des bureaux remplis de malfrats et une effervescence incroyable de par les gens qui passaient sans cesse dans les couloirs. Ce commissariat là, flambant neuf semblait-il, était d'un calme olympien et offrait une sérénité qui surprit Alexandre. Il se présenta à l'accueil et la jeune femme, une certaine Marie, l'emmena au bureau de son chef: Simon Devaert. Alexandre était fier d'officier avec lui. Le policier s'était taillé une belle réputation en élucidant plusieurs affaires compliquées. La dernière en date était la résolution du meurtre d'une avocate dont Alexandre avait oublié le nom. Les journaux en avaient parlé non pas pour les prouesses du commissaire, mais parce qu'un objet de valeur avait été retrouvé.
    Le bureau de Simon ressemblait au personnage: un fouillis apparent mais un ordre que seul l'intéressé appréhendait.
    - Alors Pierre, prêt à prendre vos fonctions?
    - Oui monsieur. Et je m'appelle Alexandre.
    Simon n'avait toujours pas acquis la mémoire des noms.
    - C'est ça. Je vous appellerai Alex, ce sera plus simple.
    Ce n'était pas une suggestion, loin de là. Aussitôt énoncé, ce diminutif était adopté.
    - Je regardais votre dossier l'autre jour. Ils ne sont pas folichons vos résultats de l'école de police. Il s'en est fallu d'un cheveu.
    Alexandre opina du chef. Il avait terminé avant dernier de sa promotion, certes, mais parmi les reçus. C'était cela le plus important.
    - Je vous aurais bien présenté l'énergumène qui me sert de coéquipier mais il est depuis toujours fâché avec les réveils. C'est encore pire depuis qu'il est en couple. Vous avez au moins le mérite d'être ponctuel.
    Alexandre ne sut comment interpréter ce « Au moins ».
    - En ce qui me concerne c'est Simon, pas Monsieur, ni Commissaire, ni Patron, ni Chef. Je déteste les ronds de jambe.
    - Pas de soucis.
    Comme s'il avait établi une liste à l'avance, Simon déclara:
    - Ca c'est fait. Passons aux choses matérielles. Voici votre plaque et votre révolver. On évite le plus possible de tirer sur ses collègues.
    Simon avait opté pour la solution allégée: il ne portait jamais son arme, la considérant inutile. On ne dénichait pas un coupable en tirant à tout-va. Il fallait questionner et recoller les morceaux au gré des indices. Cette méthode traditionnelle avait fait ses preuves, Simon ne voyait pas pourquoi il en changerait.
    Alexandre sourit à la remarque de son supérieur et rangea ses nouveaux objets à leur place. Il suivit Simon pour être présenté aux officiers, curieux de voir la tête du nouveau. Alexandre se sentit jaugé et cela le mit mal à l'aise. Il en devenait souvent maladroit. Quoiqu'il n'ait pas besoin de ça pour l'être. C'était inné chez lui. Depuis son jeune âge, il accumulait les gaucheries, les accidents idiots. Il avait embrassé fougueusement un magnifique sapin lors d'une session de ski alpin et avait reçu en retour une jambe plâtrée. Ce n'était qu'un exemple parmi tant d'autres. Non, vraiment, Alexandre Lhévèque n'avait rien d'extraordinaire.
    Fred85, 2010-08-10 14:11:21 +02:00
  3. (Vous devez être connecté ou inscrit pour ajouter un message)

Signaler ce message

Indiquer votre raison

Connexion | Inscription
Conditions et règles d'utilisation du forum
Aide