' CHOC PROFOND ' de Bernadette Stalder

C'est l'histoire de Carotte : une petite Cosette des temps modernes, dotés de cheveux flamboyants comme le feu.
Elle vit avec des parents qui ressemblent, par leurs vices, aux Thénardier, surtout son « vieux » comme elle dit.
Carotte, fleur sauvage, a un langage fleuri, un caractère bien trempé: celui d'un enfant des rues qui a pour seules armes, sa gouaille et la débrouille !

L'auteure n'a pas dessiné physiquement son héroïne, sans doute, pour que notre imagination la peigne. En s'appuyant sur la façon de s'exprimer de cette adolescente que la vie n'a pas gâtée et qui jette un regard si terrible et si mordant sur le monde privé d'inhumanité qui l'entoure, nous pouvons lui donner les traits d'une «jeunette» que nous croisons, peut-être, chaque jour.

Avec elle, nous fréquentons des chiens sans collier qui errent sous les ponts. Nous nous apitoyons sur le sort de son ami Manu. Nous nous promenons sur le port où tant de marins s'amarrent, chantent, rient comme ils le faisaient, jadis, à Amsterdam en compagnie de J. Brel. Puis, nous les suivons « chez Marlène » qui, en plus d'être le rendez-vous de ces loups de mer qui sentent les embruns et le poisson, est aussi l'estaminet où est employée Carotte ...Et là, notre coeur en se serrant laisse une larme couler sur notre joue .....

Quelquefois, au coin d'une rue, nous apercevons l'ombre de Jean Valjean très brièvement.
Alors on se pose la question:
Qui est-il ?
Que lui veut-il ?
Tout est énigme autour de cet inconnu qui semble la suivre pas à pas et qui changera, si étrangement, la destinée de cet ange déchu pour l'amener à la renaissance.

Après quelques pages, quelques aléas de la vie de Carotte, on arrive à la fin de l'histoire : Epoustouflante ! Et là, réside le « Choc profond » !

La couverture du livre très sobre nous projette dans le mystère de l