Voici le deuxième extrait de la première enquête de Simon Devaert.
Sophie n'arrêtait pas de penser aux dires de ce policier. Elle s'était sentie accusée de tous les maux et savait qu'il ne lâcherait pas le morceau. Elle ressentit le besoin de prendre l'air. Aller au parc faire une balade, voir d'autres personnes, lui ferait du bien. Et ce malgré la bise fraiche qui annonçait l'arrivée en force de l'automne. Elle enfila son manteau et noua son écharpe autour du cou. Elle se regarda dans le miroir du couloir et sortit. La voisine était dehors à surveiller son fils qui faisait des allées et venues en tricycle sur la route. Elles se saluèrent et échangèrent les banalités d'usage. Puis Sophie reprit son petit bonhomme de chemin. Comme elle passait devant l'épicerie, elle décida de faire quelques emplettes. La porte s'ouvrit avec un tintement de cloche. Madame Dumond sortit de la réserve, sourire aux lèvres. - Bonjour Sophie, comment allez-vous? Que répondre? La commerçante n'était pas au courant de la mort de Christelle et elle n'avait nulle envie d'en parler à nouveau aujourd'hui. Elle se força à répondre le plus calmement possible. - Ca va, il y a des hauts et des bas. C'est pour tout le monde pareil. Sophie en resta là et commença à parcourir les rayons à la recherche de brioche, de petits pois et de tomates concassées. Elle prit aussi au passage du cumin et de la ciboulette ciselée. Elle avait en tête une recette qu'elle voulait mettre à exécution. Préparer le repas lui permettrait de penser à autre chose. Avoir l'esprit tranquille ne serait-ce que quelques minutes. Elle posa le tout sur le comptoir et Madame Dumond, armée de sa caisse enregistreuse, informa sa cliente du montant qui lui était du. - Treize euros vingt neuf, s'il vous plait. Sophie sortit son carnet de chèques. Elle n'avait pas assez de patience présentement pour partir à la recherche de ses pièces et billets. Madame Dumond profita d'avoir Sophie sous la main pour lui apprendre tous les derniers cancans des environs. Sûr que le jour où quelqu'un lui parlerait de la mort de Christelle, tout le quartier serait au courant en moins de deux. Sophie n'échapperait alors plus aux regards emplis de pitié, aux messages où l'on vous annonçait, comme si cela rassurait vraiment, que l'on comprenait ce que vous ressentiez. Sans parler des sourires de ceux qui ne vous parlaient jamais d'habitude mais qui, en ces circonstances, faisaient un effort pour paraître aimables. Comme si perdre un proche vous rendait plus sympathique! Tout cela agaçait Sophie au plus haut point, elle voulait échapper à toutes ces marques d'une attention accrue par la curiosité. Une fois le flot de paroles de l'épicière tari, elle pu se diriger vers le parc. L'herbe y était encore verte, les fleurs perdaient de leur éclat mais restaient belles à admirer. Elle longea une allée de gravillons rouges sur lesquels s'étaient gravées les traces d'autres flâneurs. Elle s'arrêta pour regarder un instant les enfants jouer dans l'espace qui leur était réservé: certains grimpaient dans une cage d'écureuil, d'autres glissaient joyeusement sur un toboggan... Sophie ne put s'empêcher de sourire devant ce spectacle. Elle pensa à ses enfants, à qui il faudrait apprendre tôt ou tard le décès de leur tante. Elle n'en avait pas eu le courage et avait demandé à son époux de lui en laisser la charge. Elle continua sa promenade, marchant lentement. Arrivée à l'autre bout du parc, elle visa un banc libre et ombragé. Elle s'y assit et se plongea dans ses pensées. Deux femmes faisant un jogging la sortirent de sa rêverie. Elle entendit leur conversation sans le vouloir. - Quand je les ai vu tous les deux, racontait la blonde, je te jure que j'ai eu des envies de meurtre. Moi qui lui faisais confiance, qui le croyais fidèle. Quel salaud! C'est passé après mais sur le moment, je n'avais qu'une envie: leur sauter à la gorge. N'empêche qu'aujourd'hui, ça me ferait mal d'être en prison pour un mec pareil. - Et tu... Le reste de la discussion fut inaudible, les deux jeunes femmes s'étaient trop éloignées. Mais ce que Sophie avait ouïe avait suffit à faire remonter un souvenir à la surface, une phrase prononcée. Ces mots là rendaient la personne qui les avait dits suspect numéro un. Et Sophie aurait tout fait pour qu'elle ne soit pas inculquée. Pas Lui, il ne fallait pas que ce soit Lui. Elle se résolut à ne pas en parler à ce flic qui fourrait son nez et ses oreilles partout. Lui en prison, il ne lui resterait plus aucun espoir. Il fallait qu'elle Lui parle. Sans tarder. Pour en avoir le coeur net. Elle se leva et repartit chez elle. Elle n'irait Le prévenir que le lendemain. Il était temps de reprendre sa vie de parfaite femme au foyer, et d'accueillir mari et enfants qui rentraient au bercail après une dure journée de labeur.
Alors voilà le polar que tu nous mitonnais, Fred ? Suspens ! suspens ! Ca a, comme ça, un petit air inoffensif mais derrière ce calme on se doute que bientôt ... ça va faire mal ! Que s'est-il passé ? ...
Fred tu n'as pas généré des extraits sur ta page. Tu devrais peut-être ... Ok, tu veux nous 'posséder'- c'était pas la peine de le dire, j'ai compris !!! :-)
Mycha, que je t'explique le petit hic. Le livre est encore en cours de validation (je n'avais plus pensé que vendredi c'était férié). Je ne pourrai donc générer mes extraits que quand cela sera fait (demain certainement). En attendant, je vous met quelques pages pour donner un aperçu. Mais vous ne saurez pas qui a tué Christelle! Même sous la torture psychique. hé hé!
Amoureuse du genre, je me jetterai sur tes extraits dès qu'ils seront disponibles. En revanche (c'est frustrant), si je me laisse à nouveau tentée, ce ne sera pas avant l'été car mes coups de coeur débordent sans cesse de mon panier. Bref, tout cela pour te dire que ton extrait m'attire et qu'il me tarde d'en lire davantage. Bonne soirée!!!
Merci Armelle et Edmonde! Ces gentils mots me vont droit au coeur.
D'ailleurs Armelle, 'La maison de l'ombre'( ainsi que d'autres coups de coeur) est prévu pour mon prochain panier mais voilà, l'argent manque aussi. Du coup tout est repoussé!!! Donc je comprend ta frustration.
J'ai mis 15 pages d'extraits, plus les deux extraits du forum et un troisième qui viendra prochainement. De quoi donner une bonne idée du livre et avoir vos impressions (bonne sou mauvaises, cela va sans dire). On ne peut avancer que si on écoute les critiques des autres.