Eh bien voilà, c'est fait. Au bout de plus de six mois d'écriture, le premier opus d'une série de livres policiers va sortir dans les jours qui viennent.
Avant de vous livrer un premier extrait de ce nouvel ouvrage, il me faut vous présenter Simon et Gaël. Simon Devaert est un policier sarcastique, qui se moque des convenances. On lui demande de trouver un meurtrier, eh bien il le cherche avec toute la distance necessaire pour ne pas tombre dans le sentimentalisme 'qui ne sert à rien'. La veuve éplorée? Les suspects choqués pas ses paroles? Il en fait fi et ne recule pas devant les questions qui dérangent. Gaël Lissac est tout le contraire. Tête en l'air, généreux, voire amoureux, il ne réfléchit pas assez aux faits et accumule les conclusions hâtives. Et pourtant, ces deux là font la paire.
Voici le résumé du premier opus:
Christelle Devin, avocate, est retrouvée morte chez elle. Ambitieuse, arriviste, elle collectionnait les aventures et jouait avec les sentiments. Simon Devaert mène l'enquête, accompagné de Gaël Lissac. Toute cette affaire semble tourner autour d'une statuette qui se révèle n'être qu'un faux. Bien qu'il n'ait pas le sourire de la Joconde, au moins Simon a t-il le génie d'un Vinci. Il devra démêler cette pelote de mystères. Là où le Commissaire Devaert passe, les meurtriers s'effacent.
Ce livre est une mise en action des deux premiers personnages de la série. Deux autres feront leur apparition dans le second opus, en cours d'élaboration.
Le bureau de Simon n'avait rien de particulier. Les murs blancs étaient parsemés d'affiches ventant les mérites de la police et les méfaits de la non application des lois. Un bureau en bois brut et ses éternels pieds en fer servait de réceptacle à un fouillis innommable. Autant Simon était organisé dans son travail, autant le rangement n'était pas son fort. Le fauteuil en tissus avait échappé à ce désordre, sans quoi Simon aurait du élire domicile sur la moquette verdâtre. Une étagère permettait d'archiver nombre de documents et de livres de droit, peu consultés, surtout là pour faire semblant. C'est dans ce petit monde qu'il pénétra, suivi de près par Gaël et Michel Leguyon. Les cheveux noirs et courts, le visage un tantinet rondelet, les yeux bleus, il avait les mains dans les poches du pantalon de son costume noir à rayures. Cela lui donnait un air décontracté qui contrastait avec ses lèvres pincées par la crispation. Lorsqu'il avait appris la mort de Christelle Devin, il avait blêmi et s'était agrippé au toit de sa voiture. Il s'était aussitôt repris et avait suivi les policiers au poste sans discuter. Il avait du mal à remettre ses idées en place. Il ne voyait rien à dire de plus que ce que les enquêteurs devaient déjà savoir, aussi se demandait-il ce qu'il faisait là. Il s'assit sur une chaise en plastique que lui présentait Gaël et posa ses mains sur ses genoux. Simon se plaça sur le rebord de son bureau, à la droite de Michel Leguyon. Gaël resta debout, collé contre un des murs. Simon attaqua le premier: - Alors Michel, dites-nous tout. L'autre en fut interloqué. - Qui vous permet... - Votre ancienne épouse, le coupa Simon froidement. Qui attend à la morgue pour être refroidie une seconde fois. Et qui n'avait rien demandé. A part ça, peut-être. Il brandit la photographie de la statuette devant Michel. Simon continua: - Il me semble que vous appréciiez plus cette copie que la victime. Michel le foudroya du regard. - Ne prenez pas cet air là! On ne peut pas dire que c'était le grand amour entre vous. - Cette statuette est dans ma famille depuis des générations. Simon le regarda, impassible. Il déclara d'un ton détaché: - A mon avis, elle n'a qu'une valeur sentimentale. Il mit un doigt sur le cliché. - Ca? Un Gabriel Lessage? Je ne suis pas fin connaisseur mais le premier imbécile qui passe se rend vite compte que ça cloche. Et comme vous êtes relativement éloigné de cette catégorie, laissez-moi deviner que vous savez que c'est un faux. Dites-moi plutôt ce qui vous attire chez elle. Histoire que je sois séduit à mon tour.