e conducteur, ce brave Jules qui conduisait cet autobus depuis très longtemps déjà, mais c'était la guerre, machine et individu devaient tenir, devaient durer jusqu'à rendre l'âme. La place du port était déserte ou presque, ce qui ma paru anormal, bien qu'à cette heure de la journée, les gens recherchaient l'ombre, la place étant en effet exposée en plein soleil. Pas un arbre, pas un coin de verdure, aucune fraîcheur malgré la proximité de la mer. Il semble que c'eut été un péché de se cacher du ciel, pourtant à le contempler trop longuement on peut croire aux mirages. Il faudrait quand même que l'homme pense un jour à se protéger des agressions célestes, on ne se méfie jamais assez... L'ombre, en ces lieux, jouant son rôle protecteur, eut été pour une fois bien agréable. Il existe encore de nos jours, au bord de l'eau, de nombreux et pauvres villages qui