Un extrait d'une de mes premières nouvelles, Agauche de l'écran.
Je suis né heureux. Le jour de ma naissance, lorsque l'air a emplit mes poumons pour la première fois provoquant un hurlement de douleur, les médecins se sont demandé pendant quelques secondes si je n'avais pas éclaté de rire. J'ai grandi dans la plus grande insouciance, celle que donne le bonheur. L'amour d'un père, l'amour d'une mère. Cet amour qui vous donne tout. Et même plus. Je suis né riche, tellement riche. Peut être trop riche. Riche d'amour, riche d'argent. L'argent ne fait pas le bonheur, c'est ce que disent ceux qui en ont. Je suis né en ayant tout, tout ce qui pouvaient faire mon bonheur. Pour moi le malheur n'était qu'un jeu de mots, un exercice de style. Enlevez bon, remplacez le par mal et vous obtiendrez un mot nouveau. Vide de sens, sans signification aucune. Histoire de boucher un trou dans le dictionnaire. Pour moi le malheur n'était qu'un truc qui fini toujours par s'arranger, le début d'un film qui finira bien. Un truc qui nous fait sourire et même parfois rire parce qu'on sait, au fond, que ça ne va pas durer.
Le malheur. Je l'ai vu pour la première fois à l'âge de treize ans, à treize heures. Le journal télévisé. Des enfants, le ventre gonflé par un vide bien trop grand, les membres plus fins qu'une baguette de pain. Ecrasés par les bombes de ceux qui tiennent les manettes. Ceux qui décident comment on doit vivre et quand on doit mourir. Des enfants, des innocents. Un sourire s'est installé au bord de mes lèvres, mal à l'aise. Ca ne va pas durer, ça ne peut pas durer ! Et pourtant
Flûte alors, le début était génial... Et pis, v'là qu'on tombe sur ces pauvres gosses qui crèvent de faim ... Alors voilà quoi, tu nous fais le coup du gars heureux et nous on se dit : 'Yes, enfin un qui se plaint pas, il va nous raconter ce que c'est que le bonheur, style famille Ingalls ou Bisounours, on va se lover dans la guimauve, le tout doux tout sucré, voire, philosopher sur le bonheur, le pied quoi !' Et puis, en fait, non ! Notre petit gars heureux est infoutu de le rester ! Et en plus, faut qu'il nous raconte des horreurs ! Mais c'est pas vrai ça...
Non allez, sans rire, c'est pas mal du tout, mais sérieusement, j'aurai préféré que tu continue de nous parler du bonheur. Disserter sur le bonheur est moins banal !
Cela dit, c'est très bien écrit, très agréable à lire et, au contraire de ce qu'on a pu te dire sur un certain forum, où, c'est vrai que t'aurais pu et dû te présenter avant d'essayer de vendre ton livre, question de tact, je pense que tu as du talent ! Pour écrire. Pour te vendre...
C'est marrant parce que c'était mon but quand j'ai commencé à écrire ce texte. j'avais écris avant une nouvelle qui s'appelait Noir et je voulais faire son contraire mais à cette époque là mon état d'esprit n'a pas voulu suivre... Un jour peut-être.
Pour ce qui est du forum en question tout est parti sur une fausse manip' de ma part mais ça ne pardonne pas dans leur contrée, mot qui en verlant signifie à peu prés ce que je pense des... Bref passons. Merci à toi Anne. biz
Je trouve que cet extrait est 'parlant'. C'est très adroit et important justement de commencer par la plénitude, le bonheur de vivre dans un havre de paix, dormir dans des draps propres, recevoir ll'amour de sa famille, ne manquer de rien et... tout à coup une image à la télévision met le doigt sur ce qui est la réalité de la vie. Il ne faut pas se voiler la face, la vie est loin d'être toute rose, surtout de nos jours et sans vouloir être pessimiste ce n'est pas prêt de s'arranger. Alors ce livre est tout simplement réaliste. De lire des livres où 'tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil', ça permet peut-être de s'évader le temps d'une lecture, mais la réalité refait vite surface. Et (ceci est mon avis et n'engage que moi) s'il y avait plus de lectures sur ce que les êtres viveent chaque jour raconté d'une façon simple mais sensibilisante, peut-être que cela permettrait à beaucoup de ne pas mettre la tête dans le sable.
Cela dit votre livre je vais me le procurer, il m'a accroché, je savais dès la première ligne que le bonheur ne serait pas parfait jusqu'au bout. Bien sincèrement.
Le bonheur dissimule toujours de grands malheurs...
C'est joli et en même temps vous mettez le doigt sur un sujet sensible : ceux qui naissent avec une cuillère d'argent dans la bouche et les autres, le pauvres, les crève la faim, et celui qui manipule la CB de votre papa, car ce qu'il dépense contribue au modeste salaire de l'employé.
Une fois devenu adulte, vous avez suffisamment de recul pour mettre des mots sur vos émotions d'enfant et ce merveilleux papa qui sèche vos larmes, sur votre tendre maman, etc. ... Bref, votre bulle.
La fin de ce texte risque de vous surprendre, je suis assez impatient de vous le proposer en entier, très bientôt... D'autant plus que A gauche de l'écran n'est que le deuxième texte que j'ai écris et c'était il y a bien longtemps... Merci à vous