Résumé
- « Je ne peux pas partir, ça me fait trop mal », dit-elle.
- « Tu veux qu'on reste encore un moment ? »
- Non, on ne se reverra plus ! »
- « Pourquoi ? »
- « Je souffre trop. », dit-elle d'un ton triste.
- « Revoyons-nous dans quelques temps, dans deux mois, par exemple. »
- « Non je ne veux pas d'un amour sur rendez-vous, ce n'est pas comme çà que je vois l'amour. Je voudrais que l'on puisse se voir sans contrainte, quand on en a envie, et ce n'est pas possible. Et puis, même si ce l'était, il y en a toujours un qui aime plus que l 'autre, il y en a toujours un qui doit payer, et je ne veux pas payer, cela me fait trop mal. Je veux t'oublier, et pourtant je sais que je ne le pourrai jamais. »
Son visage s'était transformé, son regard était devenu froid et sec, ses yeux vitreux. Ses traits étaient déformés par la douleur.
Georges la prit dans ses bras, lui caressa la joue
- « Je t'aime » lui dit-il tendrement.
- « Je voudrais passer toute une nuit avec toi, dormir dans tes bras, ne pas te quitter »
- « Tu veux un amour fou, brûler ta passion, exorciser ton mal. Vivre un rêve, un conte de fée ? »
- « Oui, je crois que c'est ça. » répondit-elle
- « Moi aussi, je voudrais changer de planète, une planète où je passerais mes journées à te caresser et à te faire l'amour et où je me délecterais jusqu'à plus soif de la chaleur de ta peau, de la douceur de tes lèvres et de la moiteur de ton sexe. »
- « Oui, emmène-moi, sur cette planète » dit-elle en riant tristement.
- « Chiche ? »
- « Chiche ! »
Georges la serra un peu plus dans ses bras, posa les mains sur ses cheveux, et sur ses lèvres un baiser lent, tendre et doux. Il laissa glisser les mains sur ses cheveux d'abord, sur ses joues ensuite avec une lenteur et une tendresse infinie. Ses doigts effleurèrent ses lèvres.
- « Promets-moi de toujours dire oui, le temps de cette folie. »
- « Aussi longtemps que nous serons sur ta planète, c'est promis » dit-elle
Georges prit le téléphone, décrocha et composa un numéro.
- « Michèle ? C'est moi. »
- « Où es-tu », répondit sa femme de l'autre coté du fil.
- « Je suis dans un hôtel où j'ai passé l'après-midi avec une femme. Je pars avec elle pendant trois jours. Je t'aime, je veux vivre avec toi mais j'ai besoin de m'évader, de faire une folie. Je serai de retour samedi midi, ne te fais pas de soucis, je t'aime. »
Georges avait parlé rapidement pour ne pas laisser à sa femme le temps de répondre et avait raccroché aussitôt.
- « A toi maintenant » dit-il en se tournant vers Elle.
- « Mais'., mais tu es fou ! » dit-elle. Son regard était horrifié, comme s'il venait de commettre un crime.
- « Oui, fou de toi ! Et je veux vivre cette folie, c'est ce que tu voulais aussi ? »
- « Mais tu n'es pas sérieux, dit-elle d'un rire nerveux, j'ai un mari et un bébé de moins de trois mois. Je ne peux pas les laisser. Si je fais cela, mon mari me met à la porte en rentrant. »
- « Le risque existe, argumenta Georges, mais il est faible, et ton mari peut très bien s'occuper de ta fille pendant 3 jours. Il faut savoir ce que tu veux : une petite vie bourgeoise, avec un bon petit mari, dans ta petite agence, avec des vacances bourgeoises, une petite tromperie de temps à autre, une vie sans risque, une sécurité bourgeoise mais sans âme, le tout parfaitement respectable ' ou bien une vie d'imprévus, de folies, une vie exaltante, la recherche de l'absolu, une vie risquée, mais une vraie vie !
Tu voulais vivre une folie, et maintenant tu te raccroches à la raison. Faut savoir ! »