Résumé
On me demande parfois ce que j'écris. On me demande fréquemment si j'ai déjà été édité. On me demande encore plus souvent si je gagne beaucoup d'argent en écrivant, ou même pourquoi je travaille, puisque j'écris. On me demande, à l'occasion, où j'écris. On m'a demandé une ou deux fois si j'écris à la main ou sur une machine.
Mais on ne m'a jamais demandé pourquoi j'écris.
Si on le faisait, je pourrais plagier cet alpiniste qui, à la question « Pourquoi gravissez-vous cette montagne ? », a répondu « Parce qu'elle est là ». Je dirais par exemple « Parce que la page est blanche ».
Ou bien je pourrais jouer les modestes, comme ce sculpteur qui prétendait que la statue était depuis toujours dans la roche, qu'il n'avait fait qu'ôter la pierre qui la cachait. J'expliquerais que les mots sont déjà tous dans le dictionnaire, et que je ne fais qu'en prendre quelques-uns et les mettre dans l'ordre.
Mais en vérité, je ne sais pas exactement pourquoi j'écris, tant il y a de raisons. J'écris un peu, beaucoup, toujours avec passion.
Voici trente nouvelles à effeuiller, toutes nées de cette ardeur.