Daïs La fin de l'ancien monde

Comme chaque matin, Tiak, avec peine, s'extirpait de sa couche. A l'aube, son corps était tout en sensations et, quelle que soit la température, il frissonnait. Son esprit rêvassait' L'écoulement du temps lui semblait figé. Il aimait sentir sous lui le tissu délicieusement tiédi par sa nuit de repos. Ses muscles engourdis se plaquaient avec volupté contre le drap. Ses doigts écartés cherchaient la fraîcheur, dans les rebords serrés de son lit, pour entretenir son tressaillement frileux.
La pluie dessinait de complexes arabesques sur les vitres de sa chambre. Depuis quelques jours, l'automne teintait d'une douce mélancolie les paysages du nord d'Antek. Il n'avait vraiment pas envie de répondre à la convocation de Sarkas. Il s'était éveillé avec l'image de Galas à l'esprit. Et, il pressentait qu'il allait devoir partir, sur cette horrible boule gelée, située aux confins du système.