Résumé
J'ai écrit "Clonitude" en 1997 peu après le clonage réussi d'une brebis nommée "Dolly". Bien que des aspects de ce livre rejoignent les stéréotypes de la science-fiction, ce roman traduit surtout les angoisses de la fin du 20e siècle liées aux risques d'appliquer cette découverte à la reproduction des êtres humains.
Les fantasmes liés à une pratique totalitaire du clonage humain se sont estompés tout en continuant de fasciner quelques sectes qui ont prétendu relever le défi. Le clonage humain n'est peut-être pas à l'ordre du jour mais les avancées de la science dans le traitement de la stérilité sont à l'origine des revendications et de lois qui bouleversent les conditions de l'enfantement autant que celles de la parentalité. Il en résultera des situations familiales inédites en lesquelles la structuration des enfants qui grandiront ainsi, reste à inventer.
Alpha pourrait-être l'un de ces enfants. A vingt-cinq ans, elle apprend qu'elle n'est pas la fille de sa mère, mais son clone crée clandestinement en même temps que cinq autres spécimens. Commence pour elle une quête éperdue de son identité, sa vérité, sa sexualité et son humanité mais elle rattrapée par son créateur qui attendait l'an 2000 pour faire connaître au monde la réalisation dont il est le pionnier.
"Clonitude" est un roman au croisement de la fiction classique et du réalisme. L'utopie d'un monde sans hommes, le scientifique sans scrupules et les monstre sont présents dans le roman essentiellement construit autour de la solitude poignante vécue par une jeune fille pas comme les autres avec ses attentes, ses doutes, désirs et ses peurs.
Les deux mondes coexistent dans cette fable qui dans un théâtre désaffecté tourne à la tragédie. On peut alors se rassurer en se disant que c'est "pour de faux".
Jusqu'au jour où sans le savoir, nous croiserons peut-être des clones dans la rue.