AINSI CHANTAIT BARBARIE

Au fil des jours Barbarie retourne son sablier. C’est peut-être un poinçonneur des Lilas qui perfora ses cartons pour une note de cristal, une chanson de bohème. Sur les chevaux de bois, l’enfance s’enivre de quelques contes, et le pompon porte-bonheur qu’elle attrape est celui des marins volé par les filles du port. Encore une escale aux amours, dans le manège des émois c’est un visage qui s’estompe, c’est une voix qui s’éteint dans le prolongement d’un murmure, un mouchoir qui flotte comme un drapeau dans la nébuleuse d’une figure ; ainsi la mémoire salvatrice renomme les êtres sur son lit de roses blanches ou rouges, l’instant retrouvé n’est jamais le même, certes, mais le retour des hirondelles toujours aussi bleu.