Eugène Diomi Ndongala est un homme politique congolais, né le 24 décembre 1962 au Kongo Central, en République Démocratique du Congo. Fils de Gaston Diomi Ndongala - un des pères de l’indépendance congolaise - et Elisabeth Dikiadi, Il est le fondateur et le président national du parti politique Démocratie Chrétienne (DC en sigle).
Eugène Diomi Ndongala a effectué ses études primaires au Kongo-Central et les secondaires au Petit Séminaire de Kibula et à Tumba (Tukuza). Il a, par la suite, étudié l’histoire à Pérouse (Italie) et poursuivi sa formation en Sciences Politiques à Rome, (Italie).
En 1990, Diomi Ndongala a fondé son parti politique, la Démocratie Chrétienne, qui prône des valeurs démocratiques et chrétiennes. Il a été délégué à la Conférence Nationale Souveraine en 1991 et coopté membre du Haut Conseil de la République-parlement de Transition, jusqu’en 1997. Il a été tour à tour vice-ministre de l’Economie nationale et Industrie et ministre des Finances.
Pendant la guerre qui a éclaté en République démocratique du Congo en 1996, Diomi Ndongala s'est opposé au régime marxiste du président Laurent-Désiré Kabila. Il a été détenu au secret et emprisonné à plusieurs reprises pour ses activités politiques et subi des actes de torture.
Il fut désigné Ministre des Mines en 2003, par les assises du Dialogue inter congolais, auxquelles il prit part en tant que chef de délégation de l’opposition politique non armée.
En 2006, Eugène Diomi Ndongala a participé à l'élection présidentielle en tant que candidat indépendant. Élu député national en 2012, il décida de siéger à l’Assemblée nationale à cause de la fraude électorale massive ayant caractérisé les élections législatives et présidentielle.
Il a été emprisonné en 2012, cette fois pour des accusations de mœurs montées de toute pièce et politiquement motivées.
La détention de Diomi Ndongala a suscité l'indignation aussi bien de la Communauté nationale qu’internationale ; des défenseurs des droits de l'Homme, des hommes politiques et l’ONU se sont mobilisés pour demander sa libération. Après près de 8 ans de détention, il a été libéré en juin 2019, en liberté conditionnelle.
Malgré son emprisonnement, Eugène Diomi Ndongala est resté un fervent défenseur de la démocratie et des droits de l'Homme en République démocratique du Congo. Il continue de jouer un rôle actif dans la politique congolaise en tant que leader de la Démocratie Chrétienne et reste un symbole de la lutte pour la liberté et la justice dans son pays.
Même emprisonné, il continuait à réagir face à l’opinion politique congolaise par le canal d’écrits clandestins relatés sur le net dans le Carnet d’un prisonnier politique en RDC.
1.1 Le premier Congolais à obtenir une condamnation officielle du régime Kabila face au comité des droits de l'Homme des Nations-Unies
Le Comité des droits de l'homme des Nations Unies a rendu une décision concernant Eugène Diomi Ndongala, homme politique congolais et défenseur des droits de l'homme, le 16 novembre 2016. Le Comité a statué que l'arrestation, la détention et la condamnation de Diomi Ndongala par le régime Kabila étaient arbitraires et en violation du droit à la liberté et à une justice équitable. Le Comité a constaté que Diomi Ndongala avait été arrêté en juin 2012 et l’arrestation était politiquement motivée. Il a été détenu pendant plus de 8 ans avant d'être libéré en mars 2019. Pendant sa détention, il a été soumis à des mauvais traitements, y compris des actes de torture, ce qui constitue également une violation de ses droits fondamentaux.
Le Comité a recommandé que le gouvernement de la République démocratique du Congo enquête sur les violations des droits de l'Homme commises à l'encontre de Diomi Ndongala, et qu'il prenne des mesures pour réparer les préjudices subis. Il a également demandé que des mesures soient mises en place pour éviter que de telles violations se reproduisent à l'avenir.
Cette décision du Comité des droits de l'Homme des Nations-Unies (CDHNU 2465/2014) constitue une reconnaissance internationale des violations des droits de l'Homme subies par Eugène Diomi Ndongala, et met en lumière l'importance de garantir les droits fondamentaux aux opposants politiques, entre autres le droit à un procès équitable. Cela renforce également l'appel en faveur d’une justice indépendante ainsi que la fin de l'impunité pour les gravissimes violations des droits de l'Homme commises en République Démocratique du Congo.
L’Union Interparlementaire (UIP) se charge du cas du député Eugène Diomi Ndongala
L'Union interparlementaire (UIP) est une organisation mondiale qui rassemble les parlements nationaux des pays membres. Elle a pour objectif de promouvoir et de renforcer la coopération entre les parlements, de défendre les droits et les immunités des parlementaires et de contribuer à la démocratie et à la paix dans le monde.
Eugène Diomi Ndongala est un député de l’opposition qui a été emprisonné en République démocratique du Congo pour des motifs politiques. Son cas a attiré l'attention de l'UIP, qui s'est mobilisée en faveur de sa libération et a appelé à la protection des droits de l'Homme et des libertés fondamentales au Congo.
L'UIP a condamné l'emprisonnement d’Eugène Diomi Ndongala et a exprimé sa préoccupation quant aux allégations de torture et de mauvais traitements dont il a été victime. L'organisation a souligné l'importance de garantir un procès équitable et de respecter les droits de l'Homme, notamment la liberté d'expression et d'association, pour tous les citoyens.
L'UIP a également engagé un dialogue avec les autorités congolaises pour faire pression en faveur de la libération de Diomi Ndongala et de la fin des violations des droits de l'Homme dans le pays. L'organisation est toujours saisie de son cas, exigeant son indemnisation pour les graves préjudices subis à la suite de son emprisonnement politique, comme a bien établi la Cour de Cassation de la RDC, annulant en révision la condamnation scélérate de l’opposant congolais Eugène Diomi Ndongala, en août 2022.
La Cour de Cassation de la République Démocratique du Congo accepte le procès en révision sous recours d’Eugène Diomi Ndongala et elle l’innocente définitivement en août 2022, arrêt numéro 031
Dans la procédure de révision du procès d'Eugène Diomi Ndongala, la Cour de cassation a rendu un verdict confirmant l'innocence de l’opposant politique. Après avoir examiné les éléments de l'affaire, la Cour a conclu que les preuves présentées lors du procès initial étaient insuffisantes pour établir sa culpabilité ainsi que la fausse identité de ses accusateurs, manifestement manipulés par les services de sécurité en 2012.
Cette décision a été accueillie avec soulagement et satisfaction par les militants du parti d'Eugène Diomi Ndongala, la Démocratie Chrétienne, qui ont toujours proclamé son innocence et dénoncé l'injustice dont il avait été victime pendant plusieurs années de poursuites politiquement motivées. Ils considèrent que cette révision du procès est une reconnaissance de la vérité et de la persécution politique dont il a été victime leur leader.
Avec cet arrêt de la Cour de Cassation, Eugene Diomi Ndongala est désormais blanchi de toutes les accusations fantaisistes portées contre lui pour le neutraliser politiquement. Cette affaire met en lumière les enjeux de l'indépendance de la justice et de la protection des droits de l'homme dans le système judiciaire congolais.
Il est important de souligner que la révision d'un procès est une procédure exceptionnelle en République Démocratique du Congo et que toutes les affaires ne bénéficient pas d'une telle opportunité. Cependant, dans le cas d'Eugène Diomi Ndongala, la Cour de cassation a reconnu que des erreurs graves avaient été commises lors du procès initial - sans droit de recours aussi bien dans la forme que dans le fond ; elle a ainsi pris la décision de réexaminer l'affaire afin d'établir la vérité.
Son arrêt définitif et opposable à tous, reconnaît l’innocence de l’ancien prisonnier politique, Eugène Diomi Ndongala, victime d’un harcèlement politique violent et de longue date.
Les dérives des emprisonnements politiquement motivés en République Démocratique du Congo
Sous le régime de Joseph Kabila en République démocratique du Congo (RDC), le phénomène des prisonniers politiques est devenu un sujet majeur de préoccupation. De nombreux opposants politiques, militants des droits de l'Homme et activistes ont été arrêtés et emprisonnés pour leurs opinions politiques ou pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression.
Plusieurs facteurs ont contribué à la persécution et à l'incarcération de ces prisonniers politiques notamment :
1. La répression politique : le régime de Kabila a régulièrement utilisé la répression politique pour réduire au silence l'opposition et les critiques. Les arrestations arbitraires, les tortures et les mauvais traitements en détention ont été monnaie courante à cette époque.
2. La restriction de la liberté d’expression :
Les voix dissidentes ont été étouffées et les médias indépendants ont été réprimés sous le régime de Kabila. Les journalistes, les blogueurs et les militants en ligne ont été emprisonnés pour avoir exprimé des opinions critiques à l'égard du gouvernement. 3. L’instrumentalisation de la Justice à des fins politiques :
Le gouvernement Kabiliste a instrumentalisé le système judiciaire pour poursuivre et emprisonner ses opposants politiques. Les charges portées contre les prisonniers politiques ont souvent été fabriquées et motivées par des considérations politiques plutôt que par des preuves véridiques.
Parmi les prisonniers politiques les plus emblématiques sous le régime de Kabila, on trouve des personnalités politiques très connues comme Eugène Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, Jean-Bertrand Ewanga, Franck Diongo, Firmin Yangambi, Christopher Ngoy les militants du mouvement citoyen Lucha et Filimbi et bien d'autres. Les prisonniers politiques ont été largement considérés comme des symboles de la répression politique en RDC et ont suscité une condamnation unanime aussi bien nationale qu’internationale.
Il convient de noter que la situation des prisonniers politiques en RDC a évolué ces dernières années, avec la transition vers un nouveau leadership après le départ de Joseph Kabila. Cependant, il faut encore des efforts importants pour garantir la libération de tous les prisonniers politiques et assurer la protection des droits civils et politiques dans le pays.