Le 23 mai 1931, l'acte de mariage de Baptiste David nous informe qu'il était né à Paris, 11e arrondissement, le 9 octobre 1907, qu'il était ébéniste, qu'il habitait Montreuil sous Bois, rue de la Noue, et qu'il était le fils de Jean Baptiste Albert David, vernisseur sur bois. C'est peu et c'est beaucoup, car c'est tout un monde, celui de Belleville et de Ménilmontant, du Faubourg Saint-Antoine des ébénistes, des dancings du Bois de Vincennes ou de la Bastille, que nous restitue cette vie. Baptiste David avait une particularité : il aimait lire et écrire, bien qu'il eût cessé d'aller à l'école à douze ans. Prisonnier de guerre pendant cinq ans, il eut l'occasion de lier amitié avec des instituteurs, et ce fut le début d'une grande aventure, celle de l'écriture. Ecriture de morceaux choisis d'abord (dictées et extraits recommandés par les fameux Hussards), puis écriture personnelle. En hommage à celui que nous avons connu et aimé jusqu'à sa dernière heure en 1995, nous avons choisi de publier ces diverses écritures de l'intime : proses d'abord, correspondance ensuite, Journal de guerre enfin. Au-delà du cercle des familiers, ces textes peuvent intéresser tous ceux qui ont, dans leur famille, des ancêtres ayant connu un itinéraire socio-culturel analogue à celui de Baptiste David.