L'écriture et le théâtre sont une respiration chez moi depuis mes treize ans. Pendant l'une des rares fois de ma vie où la maladie m'a cloué au lit, je me suis senti si oppressé, si empêché, que le rêve a surgit. Elles étaient déjà là, ces sorcières, cette chinoise, ce lion, mes monstres et mes saints. Je n'ai pas choisi d'écrire. L'écriture s'est invitée dans ma vie, comme un chat errant qui décide, une fois installé, que chez vous c'est désormais chez lui. Je ne me suis jamais plus arrêté de noircir des cahiers ; puis, à l’aube du XXIè siècle, d’accumuler des fichiers.
J'ai trouvé les maîtres, Victor Hugo pour les anciens, Umberto Eco pour les contemporains. Le premier m'a inspiré le geste, le second, le cadre. D'autres écrivain.es me sont chèr.es en commençant par la puissante Marguerite Yourcenar, puis, Milan Kundera, Jane Austen, Leon Tolstoï, Gustave Flaubert, George Sand, Virginia Woolf, Hermann Hesse, Patrick O'Brian, Joseph O'Connor, Sei Shonagon...
Pour être tout à fait juste, mon univers est proche du roman gothique et de l'écriture classique. La dimension fantastique du roman n'est guère plus qu'une goutte écarlate tombée sur du lin blanc.
Malgré d'encourageantes et gratifiantes aventures germanopratines (deux agences, Albin Michel, Phoebus, Le nouvel Attila, La Volte... ça rendrait jaloux, hein? :-)) et des soutiens d'un certain auteur et d'une certaine autrice qui ont mon affection, aucun éditeur n'a voulu prendre le risque de publier ce roman. Alors, j'ai décidé d'accoucher tout seul. Guère par ambition, juste parce que ce texte ne m'appartient plus depuis longtemps. Il est pour vous.
Mais pas sûr que ce soit sage que vous vous procuriez "Moi, Judikaël Caumanoir" ou "Tous les démons sont ici". Leurs qualités sont aussi les défauts pour lesquels il ont été refusés: trop littéraire, écriture trop classique, trop enthousiasmante (si je les avais entre quat'z'yeux ceux qui ont dit ça!), trop long, trop de tomes, trop, trop, et patati et patata.