J'ai 56 ans, je suis père de deux enfants de mariages différents. Deux échecs en ce qui concerne les mariages.
Je suis d'origine que je qualifierais pudiquement de modeste. Toute ma vie j'ai tenté de remédier à cet état, je croyais ainsi trouver le bonheur ou quelque chose d'approchant.
Echec ! Vous allez penser que je suis un perdant chronique.
En 2003, je me suis pris une grosse claque, une déprime coriace. Cinq années à surfer sur la vague d'un reste de vie. J'en arrivais à un point de non retour et « courageusement » je programmais ma fin.
Mais ne voulant passer pour un lâche, je me décidais à écrire mon histoire, mon parcours, afin d'expliquer mon geste à ma fille,
J'ai éprouvé un certain plaisir à écrire sans pour autant changer ma décision. Il aura fallu qu'un amour de jeunesse ressurgisse, un coup de foudre d'adolescent, pour que je touche du doigt le moment où ma vie avait dérapé.
J'ai entrepris de retrouver cette personne et la chance m'a souri. Doublement car aujourd'hui un vieux rêve s'est réalisé, je partage la vie de cette femme. Je lui dois mon goût pour la poésie, associé à la lecture, par hasard, de « La Divine Comédie » et de l'émotion qui en a résulté. Maintenant elle est mon inspiratrice, elle m'a redonné l'envie de vivre. Je prie pour que continue cet état.
Je suis redevenu « normal », j'ai de nouveau peur de la mort, c'est un sentiment plus beau qu'on ne le croit en général.