François REMODEAU

Né en 1955 en Touraine, j’ai très tôt fréquenté la platitude des cours d’écoles, avant même d’être élève : mon père dirigeait une école à Tours. L'enfant, éloigné des reliefs et des grands espaces, apprit à apprécier la diversité des paysages et de ses habitants dès qu’il lui fut possible de les découvrir : les bois les plus proches, les rives de l’Indre, les paysages ligériens, la première plage normande, le premier sommet pyrénéen…
Nés après la seconde guerre mondiale, nous entendions des récits de souffrances et emprisonnements. C’est de là que me vint le besoin de fuir tous les enfermements géographiques, mais aussi culturels et idéologiques. Fuir les proximités et les certitudes ; fuir les idées reçues, exercer mon sens critique ; abattre les ruines inutiles tout en redressant les œuvres ancestrales, construire le futur, mais savoir aussi regarder en arrière…
C’est dans cet esprit que j’appris à mon tour aux enfants d’aujourd’hui, lettre par lettre, mot par mot, à déchiffrer la langue et ses codes ; à découvrir également le monde et ses hommes.

Aujourd’hui, je marche toujours, de la Touraine aux Pyrénées, de la Brière jusqu’aux Alpes, en Irlande, en Crête, en Bolivie, au Népal… Tous les déplacements sont beaux, qu’ils soient verticaux ou horizontaux. J'avance, seul ou encordé, avec les amis du club alpin, en couple ou en groupe, crampons ou raquettes aux pieds sur la glace ou la neige, pieds nus dans le sable ou dans la boue à vélo…
Qu’il en soit ainsi, toujours et encore, que des mots jaillissent des plus belles sources, que l’envie persiste de vivre au présent, admirer, lutter, avancer… toujours plus loin.