L'auteur a beaucoup de mal à faire toutes les choses qu'elle souhaiterait réaliser de son vivant. D'autant que ces choses se font concurrence, et qu'en commencer une déclenche immédiatement un sentiment de culpabilité de ne pas faire les autres. Les démarrer toutes en même temps, en continuant à mener une vie normale, c'est comme faire tourner les assiettes chinoises. Elle a essayé, s'est vautrée dans les morceaux cassés, puis a réalisé une BD, une seule, c'était déjà ça de fait. Reste à savoir si elle est bien. A force de vouloir faire plaisir à tout le monde, elle est passée d'un dessin simple à un plus réaliste, des couleurs vives à un mélange, d'un langage clair à des borborygmes, mais le sale gamin se prend quand même une baffe à la fin contre l'avis général. Finalement, 46 pages c'est très court pour raconter une histoire, même s'il a fallu y sacrifier ses soirées pendant deux ans. Au moins elle sait maintenant qu'elle a bien fait de choisir d'être ingénieur, c'est beaucoup plus facile.