Né en 1940, fils de mineur de fond, je suis voué presque à coup sûr à devenir ouvrier. Mais mon instituteur de classe de certificat d'études insiste auprès de mes parents pour que je passe l'examen d'entrée en sixième. Je réussis l'examen et pus ainsi faire des études secondaires. Mais mes parents ne pouvant pas subvenir à mes besoins matériels, je dus travailler à 18 ans. Mes études supérieures furent faites partiellement en travaillant, et durèrent anormalement longtemps surtout avec plus de deux ans de service militaire. J'obtins ma maîtrise de chimie à 28 ans, le CAPES de sciences physiques à 34 ans et l'agrégation à 55 ans.
J'ai vu l'enseignement public se déliter tout au long de ma carrière de professeur, de 1969 à 2000, et mon écoeurement fut tel que j'écrivis mon livre ("L'ère du cancre-roi") qui constitua pour moi une espèce de psychothérapie bienfaisante. Mais, malgré les efforts de Jean-Paul Brighelli et de bien d'autres auteurs (parmi lesquels je tiens une très modeste place), je vois l'enseignement public continuer de sombrer, à mon immense regret, quoi qu'en disent les tenants des prétendues "sciences de l'éducation" qui n'ont rien à voir avec la science, c'est-à-dire, les mathématiques, les sciences physiques et les sciences biologiques (et les sciences dérivées de ces trois catégories). Les "sciences de l'éducation" sont à la science ce que l'astrologie est à l'astronomie, et elles nous poussent à l'abîme. La langue française parlée à la radio et à la télévision est truffée de fautes grossières que je me suis lassé de signaler (courtoisement) à des journalistes qui, non seulement ne me répondent pas, mais continuent de les commettre. L'ignorance étend son voile sur la civilisation ! Pauvres de nous...