La photographie m'intéresse depuis la naissance ou presque (j'ai appuyé à l'âge de 18 mois sur le déclencheur du Brownie Box de mes parents, prenant le sapin de Noël en contreplongée et réalisant ainsi la première image de mon grand Récit). Je n'ai cessé depuis de chercher dans l'image photographique un vortex comme celui de Jodie Foster dans "Contact".
Cinéphile depuis le lycée, j'ai finalement toujours cherché la même chose au travers de mes cinéastes favoris (Truffaut, Resnais, Hitchcock, Rohmer, Fritz Lang, Wenders à ses débuts, etc. etc.) : qu'y a-t-il derrière la porte ?
Mes lectures ont sauté de Tintin à Julien Gracq, Peter Handke, Herman Hesse et les anthologies d'histoires de doubles, d'ombres et d'aberrations. Aujourd'hui je cherche la suite...
Ecrire et lire vont de pair. Tout en lisant je trouvais que les mots sont une bien trop bonne pâte pour la laisser aux écrivains. Alors j'ai rédigé textes, récits et autres. Je me souviens d'un texte datant de l'école primaire s'intitulant "Le chat du mystère" (il n'est constitué que du premier paragraphe). J'ai commencé en fac à associer textes et photos lors d'un travail sur la mémoire, (j'avais repris des photos personnelles de différentes époques pour en faire un bilan romancé s'inspirant un peu du travail de Jean Le Gac).
Depuis, je tricote les liens entre ces techniques pour faire une recherche minuscule et démesurée, où il est par exemple question d'un secret caché sous un cairn de galets, sur une plage d'hiver.
Cette quête en images et mots est un moteur. Ma vie est en jeu quand je cherche, même si je ne suis qu'un chercheur qui cherche (comme disait De Gaulle, par opposition aux chercheurs qui trouvent).
Le récit photographique, en associant la photo et l'écriture, est mon moyen favori. Je l'utilise pour exprimer de façon imagée, concrète, des choses intimes et compliquées. Le rapport avec le cinéma n'est pas très loin, il y a aussi un scénario, un rythme, un travail sur la lumière et la photographie ... Mais ce n'est quand même pas du cinéma ni de la photo, et c'est cela qui en fait sa singularité et qui m'intéresse, parce que je suis personnellement concerné par ces différents moyens d'expression sans être pour autant dans une case précise (un peu comme le "roman noir" par rapport à la littérature, qui permet d'aborder toutes sortes d'idées parce que ce n'est pas vraiment un "genre").