Je suis un jeune retraité du CNRS (j'étais directeur de recherche en Neurobiologie) que j'ai quitté après y avoir consacré toute mon énergie pendant près de quarante ans. Au cours des dix dernières années j'ai assisté à une dérive progressive des mentalités aboutissant à une course effrénée vers la rentabilisation des découvertes faites dans ce domaine porteur de la biologie. La recherche incessante de nouveaux financements, l'évaluation permanente des résultats scientifiques par des instances pas toujours compétentes, poussent certains chercheurs à se lancer dans une spirale infernale, au bout de laquelle ils espèrent apparaître comme le seul apte à soulager l'humanité de ses maux. Ainsi, certains n'hésitent pas à présenter des résultats scientifiques préliminaires comme des découvertes fondamentales, susceptibles de déboucher sur des applications thérapeutiques majeures. A côté de ces « apprentis sorciers », les chercheurs à l'ancienne, uniquement soucieux de faire avancer les connaissances, n'ont aucune chance de survie.
En écrivant ce roman, j'ai voulu exprimer mon amertume et mon inquiétude sur l'évolution récente de cet univers fermé de la recherche fondamentale. Bien que solidement étayée d'un point de vue scientifique, l'histoire que je raconte se présente comme un récit romanesque à « suspens », que j'ai voulu accessible à tout type de lecteur. La lecture de ce roman permettrait à un public élargi de pénétrer le monde de la recherche et peut-être, d'en avoir une vision différente que celle, idyllique, que lui proposent les grands médias (cf le téléthon).