Résumé
Odile Saint-Sauveur est venue à moi le 1er mars 2018. Elle m'a longuement fait part de son métier qu'elle exerça dans une petite soierie de la Croix Rousse à Lyon et m'a offert les 44 et uniques poèmes que lui a inspiré sa triste expérience de résistante pendant la seconde guerre mondiale. Je l'appelais "ma tisseuse de bonne aventure". Elle est disparue trente et un jours plus tard, des suites d'un ennui qu'elle qualifiait elle-même d'abyssal, une lassitude que la vie lui infligeait depuis que son mari avait trouvé la tombe et rejoint ses camarades de combat. Je penserai à elle, de temps en temps, et si j'oublie, l'Histoire se chargera toujours de faire un nœud au mouchoir avec lequel j'essuierai une larme ou deux. CP